Economie bleue : comment investir de manière durable ?

La Rédaction
Le Courrier Financier

Le département Impact Advisory and Finance de Crédit Suisse — groupe bancaire basé à Zurich — publie ce lundi 20 janvier avec l'éditeur Responsible Investor les résultats d'une enquête mondiale sur la sensibilisation des investisseurs institutionnels aux placements liés à l'économie bleue et aux océans. L'intérêt pour l'économie bleue durable est élevé. Plus d'un tiers des sondés y voient l'un des thèmes majeurs de la décennie. En revanche, l'expertise sectorielle sur ce thème reste faible.

Ces résultats sont tirés d’un échantillon qualifié et représentatif de 328 personnes interrogées dans 34 pays. Parmi elles, 53% se trouvent en Europe. 59 % des personnes interrogées sont des gestionnaires de fortune et 41 % des détenteurs d'actifs. La majeure partie des sondés investissent dans des actions cotées, des titres à revenu fixe et dans des stratégies multi-actifs, leurs actifs sous gestion s'élevant à plus de 50 Mds€.

Les obstacles à l'économie bleue

Côté bilan, il existe déjà des opportunités en matière d'investissements de démarrage, de placements à impact et en fixed income. L'injection de capitaux dans les infrastructures et les actions se profile. Les principaux obstacles pour les investisseurs demeurent le manque de projets « investment grade » ainsi que l'absence d'expertise interne. L'absence de projets proposés par les gestionnaires freine les détenteurs d'actifs.

L'économie bleue pourrait progresser de manière significative par la création de projets durables présentant un bon historique de performance, en encourageant les partenariats publics-privés (PPP) et en accroissant les investissements au moyen d'approches financières innovantes — comme la « blended finance » — afin de réduire les risques.

24 000 milliards de dollars d'actifs

« La valeur des actifs liés aux océans est estimée à plus de 24 000 Mds USD, ce qui en fait la 7e économie mondiale en termes de PIB. Paradoxalement, malgré un vif intérêt et en croissance des investisseurs (...) les océans restent l'un des objectifs de développement durable de l'ONU qui attirent le moins d'investissements, et tout particulièrement le moins de capitaux privés. Nous nous attendons à ce que ce thème d’investissement gagne fortement en importance pour les investisseurs dans les années à venir », déclare Marisa Drew, CEO du département Impact Advisory and Finance de Credit Suisse

« Le public et les gouvernements sont sensibles à l'état désastreux des océans ; néanmoins, on ne sait pas précisément à quel point les investisseurs ont conscience de l'impact de leurs placements sur le milieu marin et de la façon dont cela peut affecter la performance et la valeur de leurs portefeuilles. C'est pourquoi nous nous sommes demandé si les conditions étaient réellement réunies pour que des capitaux privés soient orientés vers une utilisation durable des océans et, dans le cas contraire, ce qu'il fallait changer », indique Dennis Fritsch, analyste chez Responsible Investor.

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Blue Economy : Crédit Suisse et la Banque Mondiale émettent une obligation durable

La Rédaction
Le Courrier Financier

La Banque mondiale annonce ce jeudi 21 novembre avoir procédé à l’émission d’une obligation « développement durable » à 5 ans, pour un montant de 28,6 M$. Cette opération s'inscrit dans le cadre d’efforts de sensibilisation au rôle vital que jouent les ressources en eau douce et en eau salée pour les populations et la planète. Credit Suisse Securities (Europe) a agi en tant que chef de file unique de l’opération, par l’intermédiaire de son département Impact Advisory and Finance (IAF).

L'obligation de la Banque mondiale constitue le collatéral du Bon « Low Carbon Blue Economy » émis par Credit Suisse et placé auprès des clients privés de Credit Suisse dans le monde entier. Ce Bon « Low Carbon Blue Economy » — garanti par l'obligation de la Banque mondiale — a été bien accueilli et illustre la volonté des investisseurs privés d'utiliser leurs investissements pour s'engager sur des sujets majeurs comme l'économie bleue.

Répondre aux ODD de l'ONU

« Absorbant environ 30 % du dioxyde de carbone créé par l'homme et générant 50 % de l'oxygène dans le monde — mais largement sous-financée en capitaux privés — la santé des océans est essentielle. Ce type de financement soutient la Banque mondiale, qui à son tour soutient des projets allant de la pêche durable aux zones marines protégées, en passant par le recyclage des déchets océaniques. Cela nous aide à combler le déficit de financement identifié par l'objectif 14 du Programme des Nations Unies pour le développement durable (« Vie Aquatique ») », déclare Marisa Drew, CEO du département IAF de Credit Suisse.

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