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Le 30 juin dernier, le Haut conseil pour le climat (HCC) publiait son rapport annuel 2021. Il en ressort une baisse mitigée des émissions de carbone de la France par rapport aux objectifs de sa stratégie bas-carbone (SNBC). Face à la menace du réchauffement climatique, cette problématique de l’empreinte carbone va prendre une place centrale dans l’univers de la gestion de fonds. Mais comment la mesurer dans son portefeuille ? Pour y voir plus clair, Le Courrier Financier reçoit en exclusivité ce jeudi 7 juillet Laurent Babikian, Directeur Marchés Capitaux Europe pour l’ONG CDP Europe — ex Carbon Disclosure Project, jusqu’en 2012.
L’outil Climetrics, l’allié du gérant
Fondée en 2000, l’organisation CDP a créé la première base de données mondiale sur les performances environnementales de 10 000 entreprises. Avec son outil Climetrics, l’ONG les risques et les opportunités liés au climat, à l’eau et la déforestation. De quoi guider les investisseurs, gestionnaires d’actifs et conseillers en gestion de patrimoine (CGP) dans leurs placements ESG. « Climetrics est à ma connaissance la seule notation environnementale de fonds aujourd’hui sur le marché. Nous notons 20 000 fonds, cela représente un tiers du total du marché », nous explique Laurent Babikian. Soit très exactement 16,8 milliards de dollars d’encours.
Les critères extra-financiers — environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) — s’imposent désormais dans l’univers de la gestion d’actifs. En 2020, l’entrée en vigueur de la taxonomie européenne a donné un coup d’accélérateur au développement de la finance durable en Europe. Pour les fonds d’investissement, Climetrics évalue la gouvernance de l’asset manager (10 % de la note globale) ainsi que la présence d’une stratégie ESG définie ou d’un label (5 % de la note). Mais ce qui compte le plus (85 %), ce sont les évaluations des entreprises en portefeuille. « Nous prenons en compte la trajectoire de température », précise notre invité.
Cherchez le fonds à cinq feuilles
Comment utiliser Climetrics ? Thématique écologique oblige, l’outil donne une note qui va de une à cinq feuilles d’arbre. « Un fonds qui n’a qu’une feuille, c’est un fonds avec un impact environnemental négatif. Et un fonds à cinq feuilles, c’est un fonds qui a commencé sa transition vers une économie bas-carbone, résiliante en eau et ayant un impact positif sur la déforestation. Donc il vaut mieux acheter un fonds à cinq feuilles », détaille Laurent Babikian. En 2019, CDP s’est associé avec CPR Asset Management (CPR AM) pour lancer le fonds « CPR Invest – Climate Action » en utilisant Climetrics. « C’est un fonds bien noté », sourit Laurent Babikian.
Ce fonds investit en actions internationales. Les notations du CDP lui permettent de diviser par deux l’univers de son indice de référence, le MSCI World All Countries. Au terme du processus de sélection, le fonds « CPR Invest – Climate Action » retient un univers d’investissement d’environ 700 valeurs. Par ailleurs, « ce fonds utilise le label Science Based Target qui indique si l’entreprise est sur une trajectoire 2° C », souligne Laurent Babikian. En d’autres termes, sa stratégie s’inscrit dans le respect des objectifs de l’Accord de Paris contre le réchauffement climatique. Et à en croire le rapport du HCC, la planète en a bien besoin.
