La finance responsable se mobilise

Responsabilité sociale - L’investissement socialement responsable connaît un essor considérable depuis plusieurs années, tant au niveau français qu’au niveau international. Il y a plusieurs raisons à cela, au premier rang desquels la prise de conscience progressive que les grands enjeux climatiques, la raréfaction des ressources, les flux migratoires deviennent désormais des facteurs déterminants des politiques et de l’économie mondiale.

Ce phénomène a été conduit en France par des grands investisseurs institutionnels, en particulier ceux qui sont liés à la sphère publique, comme la Caisse des dépôts, le Fonds de réserve pour les retraites (FRR) ou encore l’Erafp. Aujourd’hui, l’investissement responsable sur le marché français s’élève à plus de 746 milliards d’euros, en ayant connu des croissances à deux chiffres pendant plusieurs années consécutives

En France, l’année 2015 a été marquée par plusieurs événements qui vont transformer le paysage des investisseurs : le label ISR et le label transition énergétique, portés respectivement par les ministères des finances et de l’environnement, et puis surtout l’article 173-VI de la loi Transition Énergétique pour la Croissance Verte (TECV) qui va pousser progressivement les investisseurs et les gestionnaires d’actifs à appréhender les risques environnementaux et sociaux avec plus de lucidité.

En parallèle au niveau international, le phénomène de montée en puissance de l’investissement responsable s’est notamment cristallisé autour des Principes pour l’Investissement Responsable poussés par les Nations Unies et qui comptent désormais plus de 1500 signataires représentant 60 000 milliards d’encours sous gestion au niveau mondial.

Une performance au rendez vous ?

Malgré cette croissance forte, l’investissement responsable est toujours l’objet d’a priori, notamment sur la performance financière. Un sujet naturellement cher au conseiller en gestion de patrimoine et pourtant, contrairement aux idées reçues, la performance est bien au rendez-vous. La dernière étude en date sur ce sujet a été menée par l’Université de Hambourg. Il s’agit de l’analyse de plus de 2 000 études académiques depuis les années 1970 sur toutes les classes d’actif et ses conclusions sont sans appel : 90% des études révèlent -a minima- qu’il n’y a pas de destruction de valeur financière et surtout, une majorité d’entre elles mettent en évidence une relation positive entre la prise en compte des enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance, et la performance financière.

Et puis l’investissement responsable, ce sont aussi de belles histoires à raconter pour les conseillers, au-delà de la performance. L’impact positif sur nos sociétés est aussi une motivation pour investisseurs et épargnants, en particulier ceux pour lesquels la transmission du patrimoine est un enjeu. Là encore, les études menées par notre association européenne Eurosif ont montré l’intérêt croissant et soutenus des HNWI (High Net Worth Individuals, qui disposent de plus d’un million de dollars de patrimoine) pour les investissements responsables.

Pour l’ensemble de ces raisons, des acteurs de la finance responsable, se tournent désormais résolument vers les conseillers en gestion de patrimoine, car ils reconnaissent leur rôle de pionniers et leur capacité d’entrainement, sur le sujet désormais incontournable de l’investissement responsable.

 

Sur ce sujet, la rédaction vous conseille : L’ISR décolle-t-il vraiment ?  

Grégoire Cousté

Délégué général - FIR, Forum pour l’Investissement Responsable

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