Changement climatique : investir pour optimiser ses performances financières

Responsabilité sociale - Mercer publie cette semaine sa dernière étude sur les opportunités d'investissement liées au changement climatique. Dans ce document, le cabinet de conseil donne des pistes à court et long terme pour gérer le risque et améliorer les performances financières de ses investissements.

Mercer — cabinet de conseil en ressources humaines — a publié ce mardi 9 avril sa dernière étude (en anglais) sur le lien entre changement climatique et performance financière. Le rapport s’intitule Investing in a Time of Climate Change – The Sequel (abrégé en La Suite) et s’inscrit dans la continuité d’une précédente étude publiée en 2015 sur le même sujet.

Trois scénarios climatiques à l’étude

Dès 2009, Mercer a développé une recherche et des services de conseil en investissement autour de la question du risque systémique posé par le changement climatique. Le modèle de scénarios climatiques de Mercer s’inscrit dans la logique des recommandations du groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques (TCFD).

Il permet aux investisseurs d’évaluer le risque financier lié au climat à l’échelle d’un portefeuille global, au niveau classe d’actifs et secteur d’activités, en vue de quantifier à l’horizon de plusieurs décennies l’effet prospectif du climat sur la performance financière. La Suite comprend trois scenarios de changement climatique, à savoir une augmentation moyenne de températures par rapport à l’ère préindustrielle de +2°C, +3°C et +4°C, sur trois horizons de temps – 2030, 2050 et 2100.

L’horizon le plus long (limité à 2050 dans l’étude de 2015) donne plus de visibilité sur l’effet attendu des catastrophes naturelles et de la disponibilité des ressources naturelles dans chaque scénario. Un nouveau stress-test a par ailleurs été intégré au modèle, afin de permettre aux investisseurs d’évaluer l’effet d’évolutions soudaines dans la perception des probabilités associées à chaque scénario, dans la prise de conscience du marché et/ou dans l’ampleur potentielle des dégâts environnementaux.

Les actifs durables augmentent les performances

« L’investissement aligné sur un scénario à 2°C est à la fois un impératif et une occasion. C’est un impératif : pour presque toutes les classes d’actifs, régions et horizons de temps, un scénario à 2°C conduit à de meilleures perspectives financières, relativement aux scénarios à 3°C ou 4°C. C’est une occasion : bien que de nombreuses activités seront pénalisées par un scénario à 2°C, d’autres activités seront notablement favorisées », explique Helga Birgden, Global Business Leader, Responsable Investissements chez Mercer.

« Davantage d’actifs durables dans les portefeuilles peut permettre d’améliorer la performance. Les conclusions sont claires et vont dans le sens de celles déjà mises en évidence dans le rapport Mercer de 2015, ce qui renforce le caractère d’urgence des actions à entreprendre pour un scénario bien en-deçà de 2°C », ajoute-elle.

Les investisseurs doivent également être attentifs à une éventuelle accélération du changement climatique. « Tester une probabilité plus élevée de scenario à 2°C, ou de scenario à 4°C associé à une prise de conscience plus importante par le marché, conduit à des revalorisations typiquement entre +3 % et -3 % à court terme », prévient Helga Birgden. La Suite propose aux investisseurs des outils pour se positionner comme acteurs de la transition vers un scénario à 2°C.

« Une responsabilité fiduciaire » des investisseurs

« C’est clairement une responsabilité fiduciaire, dès lors qu’il est question de gestion de risque, pour reprendre la taxonomie du rapport 2019 du Forum Economique Mondial. Les investisseurs devraient intégrer le risque climatique à chaque étape du processus d’investissement, des convictions définies en amont jusqu’à la construction de portefeuille, en passant par la politique d’investissement », analyse Frédéric Debaere, Leader Investissements chez Mercer France.

Sur la base de ce modèle, Mercer a déjà conseillé un certain nombre de clients en Australie, en Europe continentale et au Royaume-Uni. Le cabinet applique également ce modèle à des portefeuilles diversifiés types, dans le cadre de son activité de gestion fiduciaire en Europe et en zone Pacifique.

La Rédaction - Le Courrier Financier

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