Private Equity : vers les meilleures opportunités de placement du marché ?

Private Equity - Depuis 2008, le Private Equity se développe sur les marchés financiers. Ce type d'investissement offre désormais de meilleures perspectives que le secteur public, et s'oriente de plus en plus vers les marchés émergents. A quoi les investisseurs doivent-ils s'attendre sur le long terme ? Jelena Kucenko, Private Equity Strategy chez Crédit Suisse, partage son analyse.

Depuis la crise financière mondiale, le Private Equity (PE) a continué à attirer de nouveaux engagements, devenant aussi en partie victime de son succès. Rien qu’au cours des cinq dernières années, les capitaux privés ont levé près de 4 billions de dollars US dans le monde. Des multiples d’entrée supérieurs à ceux des marchés publics, des tendances structurelles positives et la possibilité de gérer activement les placements visés devraient soutenir les rendements du PE à moyen terme. Dans nos prévisions stratégiques à cinq ans, nous tablons sur un chiffre de 9,4 % p.a., le plus élevé parmi les placements alternatifs.

Le privé pourrait surperformer le public

La fin du stimulus budgétaire aux États-Unis et le choix des décideurs chinois de miser sur la stabilité plutôt que sur la croissance pointent vers un ralentissement de la croissance mondiale, même si — du point de vue
du Credit Suisse — une récession est peu probable. Dans un tel contexte le rendement des actions devrait s’affaiblir et celui du PE se raffermir à la suite d’une stratégie active de création de valeur au cours du cycle. Cette situation pourrait aider les investisseurs à se diversifier ailleurs que dans un portefeuille d’actions de base, plus vulnérable aux fluctuations du climat général sur les marchés.

La performance des actions publiques depuis 2016 a augmenté le coût des opportunités de placement en PE. Par conséquent, du fait de valorisations élevées et d’une aversion au risque légèrement accrue, la performance du PE a été dominée par des transactions de grande envergure. Le PE s’est donc détourné des capitalisations moyennes, ce qui a probablement entravé sa capacité à surperformer les actions publiques, les opérations de taille moyenne étant historiquement plus rentables. Néanmoins, le récent retour en grâce des capitalisations moyennes auprès des investisseurs laisse penser que le PE pourrait se réorienter vers ces dernières, ce qui améliorerait sa capacité à surperformer les marchés publics.

Historiquement, le PE était plus axé sur les États-Unis que les actions publiques. Son orientation vers les marchés émergents (ME) s’accroît désormais. D’après nos hypothèses sur le marché des capitaux — cadre conçu pour prédire les perspectives de rendement à cinq ans sur l’ensemble des classes d’actifs — les actions cotées sur les ME devraient surperformer leurs pairs des marchés développés au cours des cinq années à venir. Par conséquent, les opérations de sourcing des gestionnaires de PE au-delà des marchés principaux peuvent tirer profit de la croissance économique à long terme et des changements réglementaires, ainsi que d’une baisse des valorisations et d’un renforcement du potentiel de croissance des entreprises.

La diversification reste essentielle

Dans le domaine du PE, tout effort pour prédire l’évolution du marché est vain. Cependant, une bonne diversification en termes d’années, de stratégies, de gestionnaires et de zones géographiques reste essentielle. L’expérience et les aptitudes sont déterminantes, car les gestionnaires habiles ont tendance à enregistrer de bons résultats au cours d’un cycle. Selon nous, des gestionnaires compétents pourraient aider le PE à surperformer les actions cotées et certaines autres classes d’actifs dans l’environnement à faible rendement que nous anticipons actuellement.

Dans nos perspectives de placement pour 2019, nous nous attendons à ce que les actions mondiales surperforment la plupart des autres classes d’actifs, mais dans un contexte global de faibles rendements. Dans un tel contexte, le PE a déjà démontré par le passé une faculté à surperformer les actions. Toutefois, si le ralentissement économique actuel devait entraîner une récession — ce que nous ne croyons pas — l’exposition au PE pourrait même présenter les caractéristiques d’un élément de couverture.

Mais quel que soit le contexte pour les investisseurs — qui sont principalement des investisseurs institutionnels ou qualifiés et des individus très fortunés capables de supporter l’illiquidité de cette classe d’actifs — le PE constitue un moyen attrayant de faire fructifier leur argent.

Jelena Kucenko - Crédit Suisse

Private Equity Strategy

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