Capital-risque : Maor Investments lance Maor II, fonds européen dédié aux startups israéliennes

Private Equity - Cette semaine, MAOR INVESTMENTS annonce le lancement de Maor II. Ce nouveau fonds de capital risque européen est dédié au financement des startups israéliennes.

Maor Investments — l’un des 10 fonds de venture capital les plus actifs en Israël — annonce ce mardi 12 octobre le lancement de son nouveau fonds Maor II, avec un objectif de collecte de 200 M$ auprès d’investisseurs Européens qualifiés, dédié à l’investissement dans les pépites technologiques israéliennes.

Maor Investments a été lancé en 2018 pour faciliter l’accès des investisseurs européens — en particulier des Family Offices — à l’écosystème et aux opportunités technologiques israéliennes. Depuis sa création, Maor déploie une double culture Israélo-Européenne ainsi qu’une forte présence locale pilotée par une équipe Israélienne basée à Tel-Aviv — dont le réseau constitue un avantage majeur dans le sourcing des pépites. Maor ouvre les portes des grandes entreprises européennes aux startups israéliennes.

Sa création est partie du constat que l’Europe et Israël sont confrontés à un même défi qui représente à moyen-long terme un enjeu de souveraineté et de compétitivité industrielle critique pour les deux territoires : proposer à leurs entreprises technologiques, qui s’expatrient aujourd’hui en majorité aux États-Unis, une alternative locale pour les retenir et les faire prospérer.

Se renforcer face aux Etats-Unis

Si la forte culture du risque et l’esprit entrepreneurial d’Israël ont conféré au pays une avance notable par rapport à l’Europe, le même phénomène s’observe de plus en plus dans les deux régions :  les startups à succès sont largement financées par des fonds américains et choisissent en masse de s’expatrier aux États Unis, soit se cotant sur le Nasdaq ou le NYSE, soit en étant rachetées par un groupe technologique ou financier américain. Cela s’explique pour principalement deux raisons en ce qui concerne Israël : 

  • d’une part, les principaux fonds de venture capital actifs en Israël sont les fonds américains qui poussent bien souvent les sociétés israéliennes à transférer leur siège social aux États-Unis, notamment pour simplifier les rapports entre membres du conseil d’administration et les équipes de direction ;
  • d’autre part, les débouchés sur le marché local Israélien étant limités, les startups israéliennes se tournent volontiers vers les États-Unis comme le premier pays d’exportation car ils présentent deux commodités : une seule langue sur l’ensemble du territoire et la possibilité de toucher tout le pays depuis une ou deux villes majeures.

Même constat pour les jeunes entreprises technologiques européennes, alors même que l’Europe constitue une zone de développement commercial plus importante que les États-Unis. En témoignent des levées de fonds record réalisées récemment par des fonds américains sur des startups françaises. Maor Investments se positionne sur ce thème en œuvrant au rapprochement des startups Israéliennes avec les grands groupes — Français d’abord, puis Européens — en quête d’innovation.

Stratégie du fonds Maor II

Après le succès de Maor I, le lancement de Maor II constitue une étape de développement supplémentaire pour Maor Investments. Il fait suite à la levée de 100 millions de dollars clôturée en 2019 du fonds Maor I, déjà investi à plus de 75 % dans 18 startups de secteurs divers (intelligence artificielle, fintech, sportstech, immobilier, construction, marketing, santé numérique, agriculture, infrastructure cloud et cyber-sécurité).

En moins de trois ans, Maor I a réalisé une sortie et une introduction en bourse de ses startups en portefeuille. Près de 25 % du capital investi a été reversé à ses investisseurs privés. Maor II vise à poursuivre une stratégie très similaire — avec toutefois plus de flexibilité et une taille de fonds doublée. Maor II pourra ainsi être présent sur des tours de tables plus importants et investir davantage en tant qu’Investisseur Lead

Israël représente une opportunité aux portes de l’Europe pour les investisseurs institutionnels et Family Offices européens — à ce jour sous-investis dans les sociétés technologiques non cotées. Avec seulement une heure de décalage horaire, la Silicon Wadi Israélienne est une alternative sérieuse et bien plus accessible que la Silicon Valley. Les collaborations technologiques et industrielles contribueraient ainsi à renforcer les industries françaises et européennes face aux géants américains.

La Rédaction - Le Courrier Financier

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