AngelSquare : 3 années de capital d’amorçage pour les startups françaises

Private Equity - La semaine dernière, AngelSquare fêtait à Paris ses 3 ans d'existence. Cette communauté d'investisseurs — Business Angels, Family Offices et autres fonds d'amorçage — finance des startups françaises en seed et en série A. Cette année, les Fintechs et les startups à impact étaient à l'honneur. Le Courrier Financier s'est glissé parmi les invités...

Trouver le capital pour lancer sa startup ? Ça demande un peu d’huile de coude à l’amorçage. Ce jeudi 23 mai, Le Courrier Financier se rend à l’hôtel The Hoxton Paris, installé depuis 2018 dans un ancien hôtel particulier de la rue du Sentier. Direction la soirée des 3 ans d’AngelSquare, une communauté d’investisseurs experts du capital d’amorçage. Derrière le jardin d’hiver de l’hôtel, quelques portes à pousser et nous y sommes. C’est en sous-sol que ça se passe, dans un lieu insolite baptisé « Les Voûtes ». Près de 200 invités ont fait le déplacement. Nous découvrons une ambiance bon enfant, à mi-chemin entre le club anglais et l’incubateur de startups.

Passer du statut d’intermédiaire à celui d’investisseur

Charles Degand

Entre discussions d’affaires et table de beer pong, nous avons rendez-vous avec Charles Degand, cofondateur d’AngelSquare. Les yeux pétillants de joie, il nous présente la structure. « Notre communauté compte aujourd’hui 600 investisseurs : Business Angels, Family Offices et fonds d’amorçage. Nous recevons chaque mois environ 300 dossiers de startups. Nos équipes sélectionnent chaque mois une dizaine de projets [moins de 3 % des candidats, NDLR]. AngelSquare crée ensuite un véhicule mono-deal sous la forme d’une SAS. Les gros investisseurs intéressés mettent les premiers coupons, puis l’opération est ouverte à l’ensemble de la communauté AngelSquare. Chaque ticket représente entre 100k€ et 500k€ », explique-t-il.

Toutes ces jeunes pousses sont en seed  — « amorçage » en français  — ou en série A, nous précise le cofondateur d’AngelSquare. Dans le premier cas, la levée de fonds leur permet de grossir et d’élargir leur marché. Dans le deuxième cas, elles ont atteint le stade de la rentabilisation de leur activité. Dans son bilan 2018, AngelSquare indique financer désormais davantage de startups en série A. Objectif pour 2019, poursuivre sur cette lancée sans renoncer au capital d’amorçage. « Nous voulons nous positionner en tant qu’investisseur, pas uniquement en tant qu’intermédiaire », insiste Charles Degand. Pour y parvenir, AngelSquare se lance dans la création de véhicules d’investissement thématique.

AngelSquare : 3 années de capital d'amorçage pour les startups françaises
L’équipe d’AngelSquare

Un avenir composé de Fintechs et de startups à impact

En novembre 2018, Angelsquare a lancé son premier véhicule dédié au secteur Fintech. Il doit réaliser au moins 6 deals par an. Le premier d’entre eux a été validé en avril 2019. Il s’agit de SESAMm, spécialiste de l’IA et du Big Data appliqués aux marchés financiers. La startup a bouclé une levée de fonds de 2,6 millions d’euros au total. Mais Angelsquare ne veille pas seulement sur les tours de table. « La structure propose aussi aux startups d’être accompagnées par leurs pairs qui ont réussi », se félicite Charles Degand. Il suffit de regarder du côté des 11 membres du comité de sélection. Parmi eux, figure notamment Constantin Wolfrom, co-fondateur de Pumpkin. Pour mémoire, cette application de remboursement mobile a été rachetée en juillet 2017 par la banque Crédit Mutuel Arkéa.

Le board se compose uniquement de Business Angels et Family Offices experts du secteur. De quoi faire rêver les candidats entrepreneurs qui présentent leur dossier. « Nous nous efforçons de varier les compétences au sein du comité de sélection. C’est aussi une histoire de confiance, une bonne réputation ne se construit pas du jour au lendemain », souligne Charles Degand. Fin février 2019, AngelSquare poursuit sur sa lancée avec son nouveau fonds destiné aux startups à impact. « Ce véhicule doit réaliser 3 à 4 deals par an, avec des tickets de entre 100k€ et 500k€ », nous indique Charles Degand. Dans ce cadre, AngelSquare Impact veut concentrer ses investissements sur l’éducation, la santé, l’alimentation ou encore l’énergie.

Et maintenant, jusqu’au bout du monde ?

Sur fond d’internationalisation de son activité — lancement d’une filiale suisse en mars 2019 — AngelSquare nourrit de grandes ambitions. Le premier deal à impact devrait être annoncé en juin 2019. Pour l’heure, Charles Degand cultive le mystère. Nous n’en saurons pas plus. Le cofondateur d’Angelsquare s’éclipse pour prononcer son discours de bienvenue. Affaire à suivre !

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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