Trésorerie d’entreprises : Covid-19, quel impact sur les délais de paiement ?

Patrimoine - Cette semaine, Euler Hermes publie une étude sur les délais de paiement, les besoins en fonds de roulement (BFR) et les stocks des entreprises. Quel impact le coronavirus a-t-il eu en France et à l'échelle mondiale ?

Euler Hermes — spécialiste mondial de l’assurance-crédit — publie ce lundi 27 juillet sa dernière étude sur les délais de paiement, les besoins en fonds de roulement (BFR) et les stocks des entreprises. La filiale du groupe Allianz y présente ses prévisions pour la France et à l’échelle mondiale. Le document (en anglais) établit l’impact de l’épidémie Covid-19 sur les trois indicateurs cités ci-dessus, et dresse la liste des secteurs les plus à risque.

Hausse des délais de paiement

L’épidémie Covid-19 met la trésorerie des entreprises sous pression. A l’échelle mondiale, le besoin en financement des entreprises, mesuré par le BFR (Besoin en Fonds de Roulement), augmentera de cinq jours en 2020 pour s’établit à 74 jours. En valeur, cela représente un BFR de 8 000 Mds USD, soit une hausse de +140 Mds USD par rapport à 2019. Côté français, le BFR des entreprises croîtra en 2020 de trois jours, pour s’établir à 69 jours.

Les délais de paiement, mesurés par l’indicateur Days Sales Outstanding (DSO), augmenteront de deux jours à l’échelle mondiale en 2020, pour s’établir à 66 jours. Ils augmenteront à nouveau de deux jours en 2021, pour s’établir à 68 jours. Une hausse qui intervient alors que les délais de paiement s’étaient assouplis en 2018 et 2019.

D’ici fin 2021, les délais de paiement auront augmenté deux fois plus que lors de la crise financière de 2008, principalement du fait de l’épidémie Covid-19. En France, les délais de paiement croîtront aussi en 2020, de deux jours, et atteindront 72 jours. En France comme dans le monde, le risque d’impayés est élevé.

Quels secteurs en tension ?

Les stocks des entreprises, mesurés par l’indicateur Days Inventory Outstanding (DIO), augmenteront de trois jours à l’échelle mondiale en 2020, après une augmentation déjà constatée en 2019 de un jour. Les stocks des entreprises françaises, quant à eux, augmenteront également cette année d’un jour supplémentaire.

Les transports, l’automobile, le textile et la distribution non-alimentaire demeurent les secteurs les plus à risque sur l’année en cours à l’échelle mondiale. Ils subiront les tensions les plus fortes sur leurs niveaux de liquidités en 2020, avec une rentabilité en recul.

Faute du soutien des banques ou des investisseurs dans les mois à venir, les entreprises de ces secteurs pourraient se retrouver vite démunies. La métallurgie et la construction apparaissent également fragilisées au regard de leur situation de trésorerie déjà serrée. En revanche, les secteurs pharmaceutique et agroalimentaire apparaissent comme les moins exposés.

La Rédaction - Le Courrier Financier

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