Loi PACTE et retraite : 2 épargnants sur 3 n’ont pas entendu parler du PER

Patrimoine - Cette semaine, Aviva France et le cabinet Deloitte dévoilent les résultats d'une nouvelle étude OpinionWay sur l'épargne retraite. D'après les résultats de cette enquête, les Français ont encore peu entendu parler du nouveau Plan d'Epargne Retraite (PER).

Depuis son entrée vigueur le 1er octobre dernier, la loi PACTE a instauré un nouveau produit d’épargne retraite : le Plan d’Epargne Retraite (PER). Dans ce contexte, Aviva France — filiale d’Aviva, l’un des principaux assureurs vie et dommages en Europe — et le cabinet d’audit et de conseil Deloitte présentent ce mardi 22 octobre le sondage « l’épargne et la préparation de la retraite », réalisé en partenariat avec OpinionWay et Spoking Polls.

D’après cette enquête, 63 % des Français interrogés déclarent être préoccupés par leur niveau de revenus une fois à la retraite. Face à ce problème, 81 % des sondés épargnent en vue de leur retraite… Mais en utilisant des produits non spécifiques, comme les livrets ou l’immobilier. L’épargne retraite elle-même reste intimidante pour les épargnants. 92 % des Français interrogés estiment qu’il existe au moins un frein à la souscription d’un produit retraite spécifique type PERP ou Madelin.

Connaissances et quête de sens

Deux sondés sur trois déclarent n’avoir jamais entendu parler des nouveaux produits retraite (PER) issus de la loi PACTE. Ils disent privilégier l’auto-information — magazines spécialisés, sites internet, discussion avec des proches — pour préparer leur retraite. Sortie en capital, sécurisation graduelle du capital, avantages fiscaux à l’entrée et frais transparents… Près de 50 % des sondés se déclarent convaincus par les caractéristiques du PER. De leur côté, 80 % des professionnels du patrimoine — agents, courtiers, CGP — jugent les nouveaux produits retraite attractifs.

Plus de 75 % d’entre eux recommandent déjà ces placements à leurs clients. Signe de l’importance de leur rôle de conseil, la personnalisation et la quête de sens jouent un rôle crucial dans les allocations. Plus de 50 % des sondés aimeraient placer une partie de leur épargne retraite dans des fonds d’investissement socialement responsable (ISR). 59 % des Français jugent plus adapté un dispositif qui permet de sélectionner librement les supports de placement, avec l’aide d’un conseiller. Seuls 27 % expriment le souhait de déléguer le pilotage de leur allocation à des experts en gestion d’actifs.

Culture financière des épargnants

Les CGP devront redoubler de pédagogie pour conseiller leurs clients. « Cette étude illustre particulièrement le paradoxe français en matière de connaissance financière. Alors que son niveau d’éducation financière ressort clairement parmi les moins élevés des pays développés, l’épargnant français privilégie l’auto-information et la gestion libre au détriment de la gestion pleinement conseillée », relève Pascal Koenig, associé Asset Management chez Deloitte.

« En outre, l’avantage fiscal prime sur les qualités intrinsèques de la solution d’épargne retraite. Le triptyque historique « Liquidité, sécurité, rendement » perdure auprès des épargnants français alors même que l’environnement financier est complètement transformé et que les horizons d’investissement pour la retraite sont plus longs. Cette réforme ne pourra être un véritable succès sans un accompagnement fort en matière de pédagogie financière », conclut-il.

La Rédaction - Le Courrier Financier

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