Epargne salariale : 84 % des dirigeants de TPE-PME veulent être accompagnés, d’après une étude

Patrimoine - Cette semaine, Amundi publie les résultats d'une enquête OpinionWay sur la position des dirigeants de TPE-PME vis-à-vis de l'épargne salariale. L'étude met notamment en lumière le rôle de catalyseur que jouent les nouveaux avantages fiscaux prévus dans la loi PACTE.

Amundi — spécialiste du marché de l’épargne salariale et de la retraite — publie ce mercredi 11 mars les résultats d’une étude sur la sensibilité des dirigeants d’entreprise de moins de 50 salariés (TPE-PME) aux dispositifs de partage de profit dans l’entreprise. Le sondage a été réalisé au téléphone par OpinionWay en octobre dernier, auprès d’un échantillon de 1 001 dirigeants. La moitié d’entre eux (501 chefs d’entreprise) avait instauré un dispositif d’épargne salariale dans leur entreprise.

Enjeux de l’enquête

L’enjeu était de mesurer l’impact de la suppression du forfait social — contribution patronale de 20 % — accordée depuis le 1er janvier 2019 dans le cadre de la loi PACTE sur les dispositifs d’épargne salariale : intéressement, participation et abondement employeur. Cette enquête montre que les dispositifs d’épargne salariale et retraite sont connus même auprès des dirigeants qui n’en proposent pas au sein de leur entreprise.

Pour une majorité d’entre eux, leur mise en place renforce le rôle social de l’entreprise auprès des salariés. Elle constitue une réponse concrète face aux craintes des dirigeants de manquer d’attractivité et de capacité à fidéliser leurs collaborateurs. Freinés par des considérations psychologiques et financières, ils seraient trois fois plus nombreux à envisager la mise en place de tels dispositifs une fois informés des avantages liés à la suppression du forfait social procurés par la loi PACTE.

Impact positif de l’épargne salariale

63 % des dirigeants d’entreprise interrogés, ayant mis en place des dispositifs d’épargne salariale, l’ont fait avant tout pour motiver, récompenser ou fidéliser leurs salariés. 25 % d’entre eux l’ont fait pour profiter et faire profiter leurs salariés des avantages fiscaux associés, et 7 % par conviction sur le partage de valeur.

Pour 65 % des dirigeants d’entreprise ayant mis en place un dispositif, ce rôle social de l’entreprise auprès des salariés pourrait être élargi — pour les aider à se constituer une épargne retraite. Cette conviction est partagée par 50 % des dirigeants d’entreprise n’ayant pas mis en place de dispositif.

Les dispositifs d’épargne salariale ont une influence positive sur la motivation de leurs salariés selon 58 % des dirigeants interrogés, sur le climat social (55 %) et la fidélité (52 %). De plus, 41 % des dirigeants sondés observent un impact positif sur l’attractivité de leur entreprise, et 29 % un effet sur la croissance et le développement de leur société.

84 % des dirigeants veulent être accompagnés

Les dirigeants d’entreprise sont informés des dispositifs grâce à leurs partenaires privilégiés, en premier lieu leur banque (50 %) puis leur expert-comptable (36 %). Ce sont ces mêmes acteurs qui les aident à la mise en place et les accompagnent au quotidien dans la gestion des dispositifs d’épargne salariale. Si 25 % des dirigeants jugent la mise en place de dispositifs d’épargne salariale complexe, un dirigeant sur deux considère que cela reste assez indolore en termes d’effort consenti.

90 % des chefs d’entreprise équipés sont satisfaits des dispositifs d’épargne salariale (très ou plutôt) au regard de leurs objectifs fixés, et souhaitent continuer sur les mêmes dispositifs. C’est notamment le cas au sein des entreprises de services (33 % de très satisfaits) et des TPE (31 % de très satisfaits). Ce bon niveau de satisfaction s’accompagne d’une intention de recommandation : 78 % des dirigeants (84 % des dirigeants de PME) ayant mis en place au moins un dispositif sont prêts à les recommander.

L’obstacle des idées reçues 

La mise en place de l’épargne salariale n’est pas freinée par la méconnaissance des dispositifs : 88 % des dirigeants d’entreprise de moins de 50 salariés sans dispositif connaissent au moins la participation. Pour rappel, ce mécanisme est obligatoire au sein des entreprises de plus de 50 salariés. Par ailleurs, 87 % des dirigeants connaissent l’intéressement, 75 % le Plan d’Epargne Entreprise (PEE) et 71 % le Plan d’Epargne Retraite d’Entreprise Collectif (PERCol).

Les freins persistant sont davantage psychologiques, puisque 31 % ont tendance à s’auto-exclure et considèrent que les dispositifs ne sont pas appropriés à leur entreprise (entreprise jugée trop petite, activité trop récente…). D’autres freins plus structurels apparaissent : 18 % estiment que leur situation financière est mauvaise, 12 % pensent que la mise en place est coûteuse, 8 % manquent de ressources humaines ou encore 7 % manquent de temps.

La loi PACTE, un catalyseur

Si 61 % des dirigeants non encore dotés de dispositif d’épargne salariale n’ont pas entendu parler de la loi PACTE, en revanche 39 % savent ce que c’est. Ce chiffre monte à 48 % auprès des entreprises de 10 à 49 salariés. Par ailleurs, 11 % de l’ensemble des chefs d’entreprise interrogés déclarent savoir précisément ce qu’est la loi PACTE.

Une fois les avantages associés à cette loi présentés, 42 % des dirigeants (45 % au sein des TPE) seraient motivés pour mettre en place un dispositif d’épargne salariale. Ils n’étaient que 14 % avant la présentation de la loi. Ces avantages pourraient également inciter 57 % des dirigeants l’ayant déjà mis en place à l’enrichir (et même 66 % pour les entreprises dont l’ancienneté de mise en place est inférieure à 3 ans).

L’avantage fiscal supplémentaire accordé par la loi PACTE dans le plan d’épargne retraite d’entreprise collectif dit « PERcol » (déduction fiscale en cas de versement volontaire) apparaît également comme incitatif auprès de 43 % des dirigeants (49 % au sein des TPE) qui n’ont pas mis en place de dispositif. Cela inciterait 44 % des entreprises qui ont déjà mis en place un PERCO à le transformer en PERcol.

Enfin, 37 % des dirigeants interrogés avaient mis en place la prime Macron en 2019. Un quart d’entre 26 % ont l’intention de la reconduire en 2020 —  assortie de la mise en place d’accord d’intéressement.

La Rédaction - Le Courrier Financier

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