Fonction finance : en France, 1 responsable sur 4 a confiance dans l’exactitude de ses données financières

Patrimoine - Ce jeudi 1er avril, une étude Blackline-Censuswide passe au crible la confiance des cadres dirigeants et responsables financiers des grandes entreprise (GE) dans l'exactitude de leurs données financières. La crise sanitaire semble avoir exacerbé les inquiétudes et accéléré la digitalisation des outils financiers. Le moment pour les chefs d'entreprise de revoir leur modus operandi ?

Comment la pandémie transforme-t-elle les services financiers ? BlackLine — spécialiste de la digitalisation des foncions comptable et financière — dévoile ce jeudi 1er avril les résultats de sa dernière enquête « La fonction comptable et financière à l’heure du Covid-19 ». Du 25 novembre au 2 décembre 2020, le cabinet Censuswide a interrogé en ligne 1 300 professionnels de la fonction comptable et financière. Présents sur 7 marchés (France, Allemagne, Royaume-Uni, États-Unis, Canada, Australie, Singapour), les sondés travaillent tous pour de grandes entreprises (GE) — avec un chiffre d’affaires (CA) d’au moins 50 millions d’euros.

Services financiers sous pression

En période de crise, face à des problématiques inédites, l’agilité et l’accès aux données deviennent des paramètres critiques. « Les entreprises cherchent à entrer en phase de relance et à se préparer au mieux à tous les cas de figure », précise l’étude. D’après 43 % des répondants, les organisations se concentrent davantage sur la planification de scénarios et les tests de résistance depuis le début de la pandémie. En toute logique, 40 % des sondés affirment que leur service financier est de plus en plus sollicité par le conseil d’administration. En France, ce chiffre monte même à 45 % — soit presque un sondé sur deux.

Cette tendance globale se traduit par une pression accrue sur les services financiers. Plus d’un quart des sondés (28 %) craignent que le modèle de travail hybride (télétravail et bureau) actuel ne complique la collaboration entre les équipes ces 12 prochains mois. Ils sont tout aussi nombreux (28 %) à se dire inquiets à l’idée que « la fonction financière ne soit pas en mesure de fournir des données précises suffisamment vite pour s’adapter à un marché fluctuant ». Si huit cadres dirigeants sur dix n’ont aucun doute quant à l’exactitude de leurs données financières, ce n’est le cas que pour un peu plus d’un tiers (35 %) des spécialistes financiers (27 % en France).

Interrogés sur la source de leur méfiance, les sondés incriminent en priorité la multiplicité des sources de données (41 %) et le processus de collecte et de traitement (35 %). L’incompétence des personnes qui les ont saisies (30 %) et l’erreur humaine (24 %) n’arrivent que dans un deuxième temps… loin devant la demande pour plus de contrôles automatisés ou de technologie en général (14 %). « Cette étude met en évidence un réel manque de visibilité des directions financières de certains groupes sur le détail des chiffres et de leur processus de production », commente Lucie Bordelais, Directrice Développement de BlackLine France.

Digitalisation, un enjeu stratégique

Environ quatre personnes sur dix (37 %) attribuent le manque de confiance dans leurs données financières tient à leur manque de lisibilité. Elles déplorent notamment de « devoir s’appuyer constamment sur des tableurs lourds et sur des processus obsolètes qui nuisent à la visibilité des équipes jusqu’à la clôture mensuelle ». Pour près d’un sondé sur trois (32 %), la conjoncture des 12 derniers mois a incité les organisations à revaloriser l’accès aux données financières. Dans un monde de plus en plus digital, la pandémie de Covid-19 a accéléré les projets de transformation numérique et les investissements dans les nouvelles technologies.

Sans technologie, point de salut ? Plus d’un tiers des répondants (36 %) affirme que la pandémie a d’ores et déjà poussé leur entreprise à investir davantage dans des technologies d’automatisation. Objectif, éviter de prendre des décisions importantes à partir de données obsolètes ou incorrectes. Près de sept personnes interrogées sur dix (67 %) estiment être déjà tombés dans cet écueil. Si 41 % des sondés pensent que les erreurs de reporting représentent surtout une perte de temps, 33 % craignent d’entacher leur réputation auprès des investisseurs. Ils sont 27 % à redouter des dettes conséquentes et 23 % des conséquences judiciaires.

Quatre personnes sur dix (40 %) voudraient « optimiser leur planification financière, leurs analyses, leur budgétisation et leur prévisionnel grâce à l’automatisation » en 2021. Cette tendance est un peu moins prononcée en France (38 %). Un sondé sur trois (34%) souhaiterait même « déployer des solutions d’automatisation à plus grande échelle, afin d’accroître l’exactitude et la fiabilité de leurs données » et préserver leur compétitivité. « Les dirigeants d’entreprises sont conscients de l’importance d’avoir accès à des informations financières précises, et sont prêts à agir en vue de garantir celles-ci à leur organisation », conclut Lucie Bordelais. 

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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