Logement : la FPI pointe une chute de l’offre plutôt qu’un choc de l’offre

Immobilier - Cette semaine, la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) analyse les chiffres de la construction de logements en France, publiés fin juin 2019. L'instance professionnelle déplore une tendance à la baisse, entamée depuis 2 ans. La FPI recommande l'ouverture de chantiers de réforme, afin de compléter la loi ELAN et de renouer avec la croissance.

La Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) — instance professionnelle représentant les promoteurs immobiliers du secteur privé en France — examine ce mardi 30 juillet les chiffres de la construction de logements en France à fin juin 2019. D’après l’organisme, ces données confirment une tendance à la baisse entamée depuis deux ans. Afin de compléter la loi ELAN, des chantiers de réforme restent à ouvrir pour renouer avec la croissance. 

Pénurie de logements collectifs

En 2017 — sur une période de 12 mois — la France a autorisé 501 000 logements et recensé 425 000 mises en chantier. Entre mi 2018 et mi 2019 — toujours sur 12 mois — ces chiffres sont tombés à respectivement 460 000 logements et 398 000 mises en chantier. Le point de bascule se situe mi-2017. Cette baisse est particulièrement sensible pour les logements ordinaires collectifs. Ils font pourtant l’essentiel de l’offre dans les grandes métropoles où se concentrent les besoins.

En 2017, l’Hexagone a autorisé 260 000 logements collectifs. Ce chiffre est tombé à 230 000 entre mi 2018 et mi 2019. Cela représente près de 30 000 logements perdus en rythme annuel. Le niveau de construction reste élevé, mais la tendance est négative. Les permis de construire affichent bien un léger regain depuis 2 mois, mais cette tendance n’affecte pas les logements collectifs ordinaires (-5,8 %). Les mises en chantier restent mal orientées (-7,9 %). 

Problème structurel

La demande des ménages — alimentée par les facilités du crédit immobilier et le choix du Gouvernement d’y maintenir les aides aux particuliers (PTZ et Pinel) — reste soutenue dans les zones tendues. Si moins de logements sortent de terre, ce n’est donc pas faute de clients mais faute de produits. Les promoteurs pourraient mieux satisfaire la demande de logements s’ils pouvaient produire à due proportion. 

Si la loi ELAN a apporté quelques réponses — sur les recours en particulier — les contraintes les plus fortes demeurent. D’une part, les contraintes techniques et industrielles résultent des difficultés du secteur du BTP : hausse des coûts, défaillances d’entreprises, etc. D’autre part, les contraintes politiques sont liées au processus très long de révision des PLU en cours dans les grandes métropoles et à la difficulté d’obtenir des permis de construire : contexte électoral, complexité administrative, etc.

Chantiers et croissance 

Après la loi ELAN, certains sujets de fond restent à traiter en matière de logement : l’équilibre entre le volontarisme de l’Etat et le pouvoir de décision des maires ; l’équilibre entre l’ambition environnementale de la réglementation, et sa soutenabilité économique ; l’encouragement de la densification et la maîtrise des prix du foncier ; la capacité du secteur de la construction à répondre efficacement aux besoins, etc

« Les élections municipales doivent donner l’occasion d’avoir un débat ouvert avec les collectivités locales sur l’urbanisme et le droit des sols. C’est précisément parce que ce débat est difficile qu’il est urgent de l’ouvrir, pour mieux répondre aux besoins de logement des français », conclut Alexandra François-Cuxac, Présidente de la FPI France.

La Rédaction - Le Courrier Financier

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