Pouvoir d’achat immobilier : une pièce en moins !

Immobilier - Malgré les prévisions moroses qui fleurissaient en début d'année, 2018 restera un excellent cru pour les transactions immobilières avec plus de 900 000 transactions dans l'ancien. La faiblesse des taux et les importants efforts des banques expliquent le dynamisme de cette seconde année record. Meilleurtaux.com dévoile son bilan annuel du pouvoir d'achat immobilier dans les 20 plus grandes villes de France entre décembre 2017 et décembre 2018 et présente les prévisions pour 2019.

2018, une année relativement calme pour le pouvoir d’achat immobilier

En moyenne, la baisse du pouvoir d’achat immobilier s’établit à 1m² pour l’ensemble des 20 grandes villes de France, mais ce chiffre cache de très fortes disparités entre les agglomérations.

Une ville comme Le Mans affiche pour cette année un gain de pouvoir d’achat de 19m² alors que Angers sa voisine, perd 10m² en une année, soit la plus grosse perte du classement. Viennent ensuite Montpellier et Lyon qui perdent 5 m² de pouvoir d’achat entre décembre 2018 et décembre 2017 ; Bordeaux, Rennes et Marseille qui perdent 4m², Lille, Nîmes, Reims et Nantes perdent quant à elles 3m². Pour finir, 8 villes ne bougent pratiquement pas, c’est le cas de Grenoble, et Nice qui perdent 2m², Paris, Strasbourg, Toulouse, Dijon et Le Havre qui ne perdent qu’1m².

Au niveau des gains, seules trois villes ont vu leur pouvoir d’achat immobilier s’apprécier entre décembre 2017 et décembre 2018, mais à l’exception notable du Mans, l’amélioration est minime car on compte 2m² en plus à Saint Etienne et 3m² en plus à Toulon.

Sur deux ans, la baisse concerne 19 villes sur 20

Si l’année 2018 n’a pas été trop « violente » pour le pouvoir d’achat immobilier des Français, 2018 ayant même ralenti l’érosion des m² achetables par rapport à 2017, la situation en deux ans s’est toutefois globalement détériorée en raison des évolutions des prix des deux dernières années avec évidemment toujours de fortes disparités selon les agglomérations.

En seulement 2 ans, près de la moitié des 20 grandes villes de France perdent l’équivalent d’au moins 1 chambre, soit entre 9 et 14m². Sans surprise, c’est le cas de Bordeaux, mais aussi du Mans qui a heureusement connu une année 2018 avec des prix en baisse qui ont permis aux Manceaux de récupérer de nombreux m² achetables (cf paragraphe précédent) mais ces derniers perdent tout de même sur 2 ans, comme les Bordelais, 14m² de surface.  Nîmes (-13m²), suivie de Rennes (-11m²) et Angers (-10m²) et Lyon, Montpellier et Marseille qui perdent 9m², complètent ce classement. Nantes et Lille perdent 8m², Strasbourg, Reims et Le Havre 6m², Grenoble et Dijon 5m², Toulouse et Paris 4m².

Pouvoir d’achat : quid de 2019 ?

2017 et 2018 ont échappé aux hausses des taux malgré les prévisions, qu’en sera-t-il de 2019 ?

La réponse est claire : les taux vont rester bas, car le contexte général plaide pour un statu quo : pas de reprise économique franche, une inflation encore très limitée et une politique toujours accommodante de la Banque Centrale Européenne grâce au taux directeur à 0% au moins jusqu’à l’été 2019 et cela malgré l’arrêt de son programme de rachat massif de dettes. Le gouverneur de la BCE a répété en décembre qu’il s’engageait à maintenir le stock pendant une période prolongée. En d’autres termes, l’argent va continuer de « circuler » en zone euro.

Les banques françaises trouveront sur les marchés des liquidités à faible coût et elles vont donc pouvoir continuer à prêter à des taux très bas. Les observateurs anticipent des taux de crédits immobiliers moyens toujours sous la barre des 2% sur les durées allant jusqu’à 25 ans, au moins jusqu’au printemps 2019. Ils anticipent des taux bas pour tous mais toujours ce phénomène de décotes importantes pour les très bons profils, c’est-à-dire les emprunteurs aux salaires plus élevés que la moyenne et une épargne représentant au moins 20% du financement, ceux-là pourront toujours prétendre à des taux plus bas d’environ 0,30/0,40%. En d’autres termes, si les profils « lambdas » devront se « contenter » de taux autour d’1,65%/1,70% sur 20 ans, les plus beaux dossiers passeront toujours sous la barre des 1,50%.

La Rédaction - Le Courrier Financier

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