Immobilier durable : les Français restent attachés à la pierre

Immobilier - Après un an de crise financière, les Français restent attachés à l'investissement immobilier. Dans un sondage IFOP publié ce mercredi 5 mai, l'ASPIM scrute leurs rapports avec un secteur en pleine transition vers un modèle plus durable. Tour d'horizon avec Le Courrier Financier.

L’amour pour la pierre a de beaux jours devant lui. Après un an de crise sanitaire, les Français restent très attachés à l’immobilier. C’est la conclusion d’un sondage publié ce mercredi 5 mai par l’Association française des Sociétés de Placement Immobilier (ASPIM) et l’IFOP. L’enquête a été menée en mars dernier selon la méthode des quotas, auprès d’un échantillon de 1 009 personnes — représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Objectif, mesurer le rapport des Français au secteur immobilier et à l’investissement immobilier. Il en ressort que pour 81 % des sondés, l’immobilier reste un acteur majeur de l’économie.

Cette perception s’affirme davantage (86 %) chez les 35 ans et plus, une catégorie plus représentée chez les porteurs de parts. Seul un Français sur deux de cette tranche d’âge estime que les professionnels du bâtiment et de l’immobilier se préoccupent assez de la lutte contre le réchauffement climatique (55 % contre 49 % pour l’ensemble des Français). « De nombreuses solutions sont à inventer pour faire face aux principaux défis du secteur immobilier, notamment son impact environnemental, et l’élargissement nécessaire de son périmètre d’investissement », réagit Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion de l’IFOP.

Un immobilier plus durable

Dans son rapport d’activité 2020, l’ASPIM rappelait déjà le rôle clé de l’immobilier dans l’atténuation du changement climatique, à travers la décarbonisation de l’économie européenne. Le bâtiment à lui seul représente 46 % de la consommation d’énergie en France, et plus d’un quart des émissions de gaz à effet de serre (GES). En France, la loi PACTE impose aujourd’hui aux assureurs de proposer au moins une unité de compte (UC) ISR dans leurs contrats d’assurance vie. De son côté, la Commission européenne réfléchit à la création de labels pour orienter l’investissement vers les actifs qui favorisent la transition écologique.

L’ASPIM considère donc que « les gestionnaires de fonds immobiliers ont donc un rôle majeur à jouer pour l’amélioration du parc existant ». L’immobilier responsable représente « un enjeu sociétal extrêmement fort », nous confirme Antoine Depigny, directeur du développement chez Primonial REIM. Déployer une stratégie d’investissement durable, « c’est participer à la production d’actifs qui vont promouvoir la santé et le confort des utilisateurs. Chez Primonial REIM nous avons développé une grille d’analyse de plus de 90 critères qui nous permettent de mesurer et de mettre en place des plans d’amélioration de nos actifs », explique-t-il.

Epargne-retraite et diversification

D’après le sondage ASPIM publié ce mercredi, les trois quart des Français (75 %) considèrent toujours l’immobilier comme « un investissement sûr et rentable ». Cette opinion fait consensus entre les génération. Pour nos concitoyens, l’immobilier reste la solution idéale pour « se constituer une épargne longue en prévision de leur retraite » (54 %). Cette opinion séduit surtout les moins de 35 ans (75 %) par rapport à leurs aînés (49 %). C’est le caractère tangible de l’immobilier qui alimente cette affection. S’ils devaient investir dans l’immobilier, les Français plébisciteraient (78 %) un bien qu’ils ont choisi et dont ils assurent la gestion.

L’investissement indirect dans la pierre-papier (22 %) les séduit beaucoup moins. La notion de proximité transparaît dans le sondage, lorsque les Français s’expriment sur l’élargissement du périmètre d’investissement. La diversification géographique soulève peu d’enthousiasme. Ainsi, 54 % des Français ne s’estiment pas prêts à souscrire à des produits immobiliers investis dans toute l’Europe. Pourtant, « la mutualisation des risques par la multiplication des marchés géographiques d’investissement est une nouvelle manière de sécuriser et protéger les investissements », rappelle l’ASPIM. Il y a encore de la pédagogie à faire pour convaincre les investisseurs.

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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