Baromètre — Les Français et l’immobilier : investir malgré la crise sanitaire

Immobilier - Dans un sondage OpinionWay pour Artémis courtage publié cette semaine, les Français se montrent confiants sur la situation du marché de l'immobilier. Comment perçoivent-ils l'accès au crédit ? Quel impact la Covid-19 a-t-elle eu sur leurs projets immobiliers ?

Un an après le premier confinement, la confiance des Français dans la pierre résiste à la crise sanitaire. Artémis courtage — société indépendante de courtage en crédit immobilier et assurance emprunteur — publie ce mercredi 24 mars une étude OpinionWay sur le rapport des Français avec l’immobilier. Il s’agit de la quatrième édition d’un baromètre créé en 2020 (précédentes versions en avril, juin et novembre derniers) pour mesurer l’impact de la Covid-19. L’étude a été réalisée en ligne les 10 et 11 mars derniers, auprès d’un échantillon de 1 003 personnes représentatives de la population française de 18 ans et plus (méthode des quotas).

Quel accès au crédit immobilier ?

2020 a eu un impact très lourd. Selon les chiffres publiés par l’Insee le 29 janvier dernier, le PIB français a fortement baissé (-8,3 %) en 2020 — ce qui représente la plus forte contraction de l’activité depuis 1949. Seul un Français sur quatre (26 %) se dit optimiste sur la situation économique du pays. Cet indicateur montre toutefois une confiance en hausse (+6 %) par rapport à novembre 2020. « Cette perception un peu plus positive, en cinq mois, peut notamment s’expliquer par la fin du confinement strict et les perspectives ouvertes par le début de la vaccination contre la Covid-19 », explique Ludovic Huzieux, co-fondateur d’Artémis courtage.

Dans ce contexte, un Français sur deux (50 %) se dit optimiste concernant le marché immobilier — soit +6 % par rapport à novembre dernier. Bien que toujours présentes, les craintes concernant l’accès au crédit immobilier reculent. Les trois quart des Français (77 %) estiment que les banques sont plus exigeantes pour accorder des crédits immobiliers (- 3 %). Les deux tiers (66 %) pensent qu’avec la crise économique, les délais pour obtenir un crédit immobilier s’allongent (- 4 %). Sans surprise, les sondés en déduisent donc que le recours à un courtier augmente les chances d’obtenir un crédit (61 %). Ce secteur devrait profiter de la relance en 2021.

Faire des projets immobiliers

En 2020, plus de 5,5 milliards d’euros ont été investi en France dans l’immobilier résidentiel, rapporte le cabinet JLL. C’est un chiffre en hausse historique (+ 41 %). Les Français sont à l’origine de 97 % de cette activité en 2020, contre 83 % en 2019. La Covid-19 a ralenti les mises en chantier de logements neufs, sans décourager les épargnants. D’après Artemis courtage, les Français continuent à se projeter dans leurs projets immobiliers depuis mai dernier — que ce soit pour acheter leur résidence principale (19 % soit +3 points en cinq mois), la vendre (14 % soit +1 point) ou pour réaliser un investissement locatif (13 % soit +1 point).

Les reports et annulations relèvent plus de l’attentisme que du rejet de l’épargne immobilière. Les Français observent l’évolution des prix de l’immobilier, ou préfèrent conserver la fluidité de leur patrimoine financier par prudence face à la crise. Les confinements successifs ont modifié les aspirations profondes des Français, qui valorisent davantage les biens immobiliers disposant d’espaces extérieurs ou situés dans des environnements privilégiés (mer/montagne). Sans surprise, cette tendance s’affirme notamment chez les Parisiens (18 % souhaitent un jardin, 16 % une terrasse) et chez les habitants de métropoles de plus de 100 000 habitants (19 % recherchent un jardin, 15 % une terrasse).

Quid de l’assurance emprunteur ?

Le baromètre donne un coup de projecteur sur l’assurance emprunteur. Pendant la première année, l’épargnant peut en changer quand il le souhaite (loi Hamon). Au-delà, il peut en changer à la date d’anniversaire de son contrat (amendement Bourquin). Cependant, les trois quarts (75 %) des Français pensent que les banques encouragent les clients à souscrire l’assurance emprunteur qu’elles proposent. Plus d’un souscripteur de prêt immobilier sur deux (56 %) opte pour cette option. Un souscripteur sur cinq (21 %) déclare avoir souscrit facilement une autre assurance emprunteur — signe d’une relative bonne volonté des établissements bancaires.

En revanche, ils sont tout aussi nombreux (21 %) à déclarer que cette démarche a posé problème. Parmi ces souscripteurs qui ont rencontré des difficultés, seuls 14 % ont finalement eu gain de cause. Cette déconvenue concerne même plus d’un emprunteur sur quatre (27 %) dans l’agglomération parisienne, où le marché de l’immobilier résidentiel reste très tendu — un élément qui complique vraisemblablement les négociations avec la banque. Dans ces conditions, le recours à un professionnel du crédit immobilier devient une stratégie intéressante. De quoi ouvrir de nouvelles perspectives aux courtiers !

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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