La vigueur de l’euro est venue contrarier les marchés. Pour combien de temps ?

Asset Management - L’issue des élections françaises avait permis une hausse sensible des indices européens. Le recul du risque politique en zone euro avait aussi entrainé un rebond de la monnaie unique. Depuis, le redressement de l’activité s’est confirmé en Europe et les blocages politiques aux Etats-Unis se sont accumulés. En outre, la Banque Centrale européenne souhaiterait commencer à réduire son soutien monétaire, comme l’avait fait la Banque Centrale américaine avant elle.

Ceci a accentué la hausse de l’euro et la baisse du dollar. Eventualité d’un durcissement monétaire et hausse de l’euro forment un cocktail peu rassurant pour les actions européennes. C’est pourquoi les performances des indices boursiers se sont dégradées depuis la mi-juin.

Parallèlement, les marchés obligataires, qui auraient dû souffrir des intentions de la BCE, ont bénéficié de deux soutiens. Les investisseurs ont estimé que la Banque Centrale américaine ne pourrait pas monter ses taux autant que prévu, du fait de la modération de l’inflation et de l’incapacité du Président Trump à mettre en œuvre son programme électoral. Ensuite, pendant l’été, les tensions avec la Corée du Nord ont provoqué une petite fuite des capitaux vers les valeurs refuges comme les emprunts d’Etat ou l’or.

Malgré leur repli depuis le mois de juin, les actions européennes et émergentes performent mieux que les produits obligataires depuis le début de l’année. Et il en est de même aux Etats-Unis en devise locale. Cela peut-il continuer ? Nous le pensons.

L’environnement macro-économique mondial reste bien orienté et les prévisions de croissance sont revues en hausse en Europe et dans les pays émergents. Quant aux Etats-Unis, dont le cycle économique plus avancé est proche de la maturité, la croissance se maintient en dépit des blocages politiques et le risque de récession est très faible pour l’instant. Dans le monde entier, les résultats des entreprises sont en hausse et les prévisions des analystes financiers ne semblent pas surestimées.

Certes, les valorisations des actions sont élevées, notamment aux Etats-Unis mais elles n’ont pas touché les niveaux atteints lors des précédentes bulles spéculatives. De plus, elles restent attractives par rapport au faible rendement des emprunts d’Etat.

Tant que les Banques Centrales américaines et européennes n’auront pas précisé leurs intentions ou que des dictateurs s’agiteront, il est possible que l’avance des marchés actions soit contrariée. Mais dès que ces incertitudes s’apaiseront, les fondamentaux reprendront le dessus et pourraient permettre aux actions de finir l’année sur une hausse d’environ 10% en monnaie locale.

C’est pourquoi nous continuons à préférer les actions aux produits obligataires, en Europe, aux Etats-Unis ou en Asie, en se protégeant dorénavant du risque de change. En effet, l’un des enseignements de ces derniers mois est sans doute la fin de la hausse du dollar initiée après 2008. La remontée de l’euro nous semble avoir été trop forte et trop rapide, ce qui permettra peut-être un rebond temporaire du dollar, mais elle vient juste de débuter…

 

Par le passé, une telle hausse n’a pas été incompatible avec une progression des marchés actions européens ce qui n’est pas le cas depuis quelques mois…Nous sommes donc dans une phase de transition, ce qui occasionne de la volatilité et des opportunités !

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