Retour en force des small caps émergentes

Asset Management - Le rebond spectaculaire des actions émergentes par rapport à celles du reste du monde a marqué le début de l’année. Les valeurs et les devises, qui s’étaient effondrées en 2015, ont été portées par le rebond des matières premières et du pétrole. Un retour sur les marchés émergents est clairement sur toutes les lèvres en cette rentrée mais soulève également bon nombre de questions : quel poids allouer sur les pays émergents ? Représentent-ils un nouvel eldorado pour les investisseurs ou ce mouvement n’est-il que passager ? Et surtout, que privilégier au sein d’un environnement de marché toujours incertain ?

Quand l’incertitude prévaut, les petites et moyennes capitalisations surperforment structurellement les grandes. D’abord, elles offrent une meilleure diversification sectorielle. Rappelons que les financières et l’énergie notamment, secteurs particulièrement sensibles aux aléas des marchés, sont bien plus prépondérantes dans l’univers (et donc les indices) des « large caps ». De plus, et nous apprécions particulièrement cette spécificité aujourd’hui, 40 % des « mid caps » émergentes sont tournées vers le consommateur (santé, consommation discrétionnaire…). Un biais domestique intéressant alors que la consommation tire la croissance des pays émergents.

Ensuite, elles sont bien moins liées aux États, plus « privées » en somme. Enfin, elles affichent, comme le précise Olivier David sur l’Europe, un potentiel de croissance supérieur du fait de leurs positionnements de niche. Parmi elles, se trouvent sans doute les leaders de demain !

Alors, où aller ? L’Asie a notre préférence. Du fait de l’inefficience des marchés, il existe de nombreuses opportunités d’investissement à qui sait choisir les titres. Et c’est un défi quand on sait que sur les quelque 6 000 petites valeurs asiatiques, un tiers seulement fait l’objet d’analyses par les équipes de recherche des grands courtiers internationaux.
De surcroît, l’Asie émergente est aussi toujours attractive en termes de valorisation. Les price earning ratios (PE, ratios cours sur bénéfices) s’établissent autour de 13X quand ils sont de 17X au niveau global. Autre opportunité, la disparité entre les pays est criante. Par exemple, le PE coréen est de 10X quand celui de l’Inde est de 20 %.

Et demain ? Un élément est particulièrement intéressant à garder à l’esprit : au cours des 10 dernières années, la Chine, la Corée du Sud, Taïwan et la Malaisie sont les quatre pays les plus sous-pondérés dans l’allocation des investisseurs internationaux. La Chine rafle même la palme d’or du pays le plus boudé : fin juin 2016, elle atteint même un point bas !

La dynamique de flux jouera donc en faveur de l’Asie.

D’autant que la Chine d’aujourd’hui n’a plus grand-chose de commun avec celle d’il y a dix ans. Au cours de l’été, le gouvernement chinois a encore amélioré la libéralisation de son économie. Mi-août, Pékin a ainsi donné son feu vert à la connexion effective avant la fin de l’année entre Shenzhen, 2e place du marché local chinois, et Hong Kong. C’est un signal d’ouverture important après que MSCI, premier fournisseur d’indices au niveau mondial, ait reporté l’inclusion des actions A dans ses indices. Cette annonce  implique un regain d’intérêt de la part des investisseurs  sur le marché offshore et le reste des entreprises cotées dans l’univers « Greater China ». La raison principale est simple : la valorisation. Elle joue encore en faveur de Hong Kong (PE de 15X) plutôt que Shenzhen (24X).  Cela devrait accroitre l’activité sur le marché de Hong Kong, favoriser les flux entrants et entrainer un regain d’intérêt de la part des investisseurs internationaux dont nous comptons bien bénéficier grâce à notre renforcement récent sur cette stratégie.