Marchés haussiers ou baissiers?

Asset Management - Valorisations élevées et risques persistants : après avoir grimpé en flèche, les actifs risqués marquent le pas. Les marchés financiers devront être moins optimistes et avoir plus de catalyseurs pour rester en bonne santé.

Ces derniers mois ont été ponctués d’événements qui auraient pu ébranler les marchés Wall Stree: difficultés croissantes suscitées par les liens supposés entre l’Administration du président Trump et la Russie, choc des législatives britanniques ou encore scandale de corruption entourant le président brésilien Michel Temer. La situation géopolitique n’est guère plus enviable, comme en témoigne l’embargo décrété par l’Arabie saoudite et ses alliés à l’encontre du Qatar pour des questions de politique étrangère.

Enfin, la Fed a non seulement relevé ses taux directeurs en mars et en juin, mais elle a aussi indiqué que le processus de réduction de son bilan (qui a bondi avec ses programmes d’assouplissement quantitatif/ QE) débuterait plus tôt que prévu, probablement au dernier trimestre 2017. Les banques centrales n’ayant jamais retiré autant de liquidités, impossible d’anticiper l’impact sur les marchés.

Malgré ces risques, les actions vont bien, bien qu’un certain essoufflement de Wall Street ait permis à l’Europe de rattraper son retard. Pourtant, les valorisations restent élevées des deux côtés de l’Atlantique: le ratio cours/bénéfices à 12 mois ressort à 17x pour le S&P500 et à 15,3x pour le Stoxx Europe 600, bien au-delà des moyennes de long terme.

La raison ? Des perspectives bénéficiaires radieuses, avec une croissance à deux chiffres attendue en 2017, et des données économiques encourageantes, la reprise mondiale semblant se poursuivre.

Preuve du regain de confiance des entreprises, les fusions-acquisitions se multiplient, surtout en Europe (un thème que nous avons déjà identifié pour cette année).

Pourtant, dans un contexte de risque non négligeable, l’excès de confiance semble s’installer. Les rendements souverains core ont baissé, la volatilité des actions et des obligations s’avérant étonnamment faible, le VIX oscillant par exemple autour de 10%. Mi-juin, le décrochage des valeurs technologiques a rappelé que les inquiétudes entourant les valorisations des FAANG (Facebook, Apple, Amazon, Netflix et Google) pouvaient agiter la bourse toute entière.

Tout compte fait, il est essentiel que les portefeuilles restent investis. Cette année a en effet offert de très bons rendements et nous gardons une vue positive face aux actifs risqués. Mais les marchés commençant à se montrer trop confiants, il nous a semblé prudent de prendre quelques bénéfices et d’acheter des instruments de protection avant l’été.

César Pérez Ruiz - Pictet Wealth Management

Directeur des investissements & CIO

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