Marchés financiers : quel scénario économique ?

Asset Management - Les actifs à risque ont vécu un mois d’août mouvementé. Les actions ont été pénalisées par la guerre commerciale persistante entre les Etats-Unis et la Chine et la crainte de son impact sur l’économie mondiale. Dans ce contexte, quels scénarios économiques anticiper, notamment aux Etats-Unis et dans la zone Euro ? L'équipe de gestion d'Aviva Investors partage son analyse.

Les incertitudes politiques continueront d’influencer considérablement les marchés. Les positions de Trump, les « querelles » entre la Chine et les États-Unis, l’histoire sans fin du Brexit et les tensions politiques européennes — comme en Italie par exemple — auront un impact important sur le paysage économique et les investissements. Nous en avons eu un avant-goût cet été.

Les nouvelles annonces sur les droits de douane — qui porteraient en décembre à taxer presque 97 % des exportations chinoises vers les Etats-Unis en moyenne à 24 % — et la revendication chinoise — qui taxerait presque deux tiers des importations des Etats-Unis en moyenne à 26 % — ont impacté le sentiment des marchés et pèsent toujours sur la dynamique de la croissance mondiale et sur les échanges internationaux. Sur ces bases, nous confirmons les risques à la baisse pour la croissance mondiale.

Etats-Unis, vers le ralentissement économique

Les données économiques américaines montrent que l’activité économique ralentit. Le PIB annualisé du deuxième trimestre s’est affiché à 2,1 % contre 3,1 % au premier trimestre. La demande interne se montre résiliente, profitant du très bas niveau du taux de chômage (3,7 % en juillet) et des salaires orientés à la hausse. Certes, les incertitudes globales ont pesé sur le sentiment des entreprises du secteur manufacturier (enquête ISM), qui est passé sous le seuil de 50 — qui délimite la zone de contraction de celle d’expansion.

La Réserve fédérale a réagi à cet environnement en juillet avec une première baisse préventive des taux directeurs (de 2,50 % à 2,25 %). En août, la Banque centrale américaine a mis fin à la normalisation de son bilan, et pour la première fois depuis 5 ans a recommencé à acheter des obligations du trésor américaines. Nous pensons donc que les taux fédéraux devraient encore baisser d’ici la fin de l’année et dans les 12 prochains mois — même si nous restons moins agressifs que les marchés, qui intègrent des attentes de taux fédéraux à 1 % d’ici la fin de 2020.

Zone euro, l’Allemagne à la traîne

Comme aux Etats Unis, les données de croissance en zone euro signalent encore une augmentation du PIB au deuxième trimestre mais à
un rythme plus modeste, avec + 0,2 % en glissement trimestriel non annualisé sur le trimestre par rapport à + 0,4 % au premier trimestre. Le troisième trimestre pourrait encore décevoir sur la base des dernières statistiques publiées. La faiblesse du secteur manufacturier allemand a augmenté les risques d’une récession technique — définie comme deux trimestres de croissance négative — dans le principal pays de la zone euro.

Les difficultés de l’Allemagne ne sont pas sans conséquences économiques sur les autres pays où le système industriel est directement lié à l’Allemagne, l’Italie en premier lieu. Sur le plan des prix à la consommation, l’inflation demeure plus basse que l’objectif de 2 % de la Banque centrale européenne, avec une publication à 1 % en juillet. Les attentes d’inflation des marchés et les enquêtes auprès des prévisionnistes professionnels (ECB Survey of Professional Forecasters) des variables influençant la formation des prix sont au plus bas historique.

Quelles conséquences pour la BCE ?

Dans ce contexte, la Banque centrale européenne devrait agir en septembre avec un ensemble de mesures de politique monétaire. Elle incluera probablement une baisse des taux dépôt, ainsi que la reprise du Quantitative easing.