Marchés financiers : merci « Joe Pfizer »

Asset Management - Cette semaine, le Groupe Vitalépargne publie sa quatrième lettre mensuelle d’informations nommée « La Plume ». Cette lettre est rédigée par Igor de Maack, ancien gérant de fonds chez DNCA, qui a récemment rejoint Vitalépargne pour accompagner les Associés Fondateurs dans la gestion de leurs fonds, renforcer la communication financière du Groupe et développer une clientèle Family Office.

En cette période de Thanksgiving, il est de bon ton de faire une action de grâce en remerciant les deux événements qui ont débloqué l’optimisme des marchés financiers : l’élection de Joe Biden et l’annonce de la découverte d’un vaccin par l’attelage Pfizer/bioNtech. Les bourses mondiales affichent des progressions étonnantes malgré la persistance des confinements et des mesures sanitaires.

Vaccin et rotation sectorielle

Le monde de demain s’inscrit d’abord dans un apaisement mondial avec les démocrates au pouvoir exécutif américain toutefois toujours sous contrôle sénatorial républicain. Ensuite, la Covid-19 sera vaincue tôt ou tard et même si de prochains virus pourront revenir, l’expérience et la rapidité d’un vaccin constituent des preuves que l’humanité peut survivre à une pandémie de ce type.

Ainsi donc, une certaine rotation sectorielle s’est opérée depuis l’annonce de ce vaccin : les actions de certaines valeurs comme les banques, l’immobilier, l’aéronautique et la consommation cyclique ont fortement rebondi. Il s’agit maintenant de se projeter pour voir comment l’économie mondiale peut sortir de cette crise. Généralement les crises les plus meurtrières proviennent de déséquilibres massifs et d’un surendettement des entreprises ou des ménages.

Dans le cas précis, les ménages ont constitué de l’épargne — faibles dépenses pendant le confinement et aides massives des gouvernements — et l’économie moderne et digitale continue de gagner du terrain. La politique monétaire continuera d’aider autant que possible le système économique, même si certains secteurs comme le tourisme et l’événementiel vont durablement souffrir.

Anticiper pour investir…

L’adaptation à marche forcée des structures de production et de consommation révèle la capacité du capitalisme, et plus spécifiquement de l’être humain à coopérer face à la difficulté — comme le démontrait l’universitaire américain Jared Diamond dans son livre « Le troisième chimpanzé » qui préfigura le plus récent Sapiens de Yuval Noah Harari. Les marchés financiers anticipent vite les retournements. Ils ont compris que le coût de la dette resterait peu cher et que les liquidités allaient abonder.

Cela constitue un cadre favorable à l’investissement même si tactiquement il faut attendre des points d’entrée après le rebond récent. Un autre phénomène pourrait prendre corps aussi dans l’esprit des investisseurs. Certains refroidis par des classes d’actifs traditionnellement refuges (immobilier, etc.) vont regarder de nouveau les actifs financiers car finalement au regard des performances affichées en 2020, les marchés actions ont bien absorbé cette crise économique sans précédent.

La peur du risque et le besoin de protection qui avaient fait investir tant d’épargnants dans des murs ou fonds de commerce de restaurants et boutiques se sont transformés en pièges. Et n’en déplaise à Mary Poppins, pour s’envoler en bourse, il n’est pas toujours utile de sortir un parapluie quand il fait beau.

La valeur du mois : Unibail-Rodamco-Westfield

La bataille boursière à propos du leader européen des centres commerciaux a rendu son verdict sur ses vainqueurs entre les partisans des plans Refocus et Reset. Xavier Niel et Léon Bressler ont réussi à débarquer la direction actuelle.

Cette respiration de la gouvernance a propulsé le cours de bourse de 30 à 65 euros en moins de deux mois, une preuve que certains actifs apparaissaient massivement sous-cotés depuis l’apparition de la Covid 19.

Le mot de la fin

Pour conclure cette lettre, pensons au monde du sport qui clôture, en 2020, trois inspirants chapitres d’un livre sans fin : l’irrésistible Kobe Bryant, l’unique Diego Maradona et le généreux Christophe Dominici. Souhaitons-leur la paix et la sérénité là où ils se trouvent.

Igor de Maack - Vitalépargne Paris

Associé – Dirigeant

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