Marchés financiers : l’or noir en vedette

Asset Management - Cette semaine a été marquée par la flambée des cours du pétrole. Tous les regards sont tournés vers le conflit larvé entre l'Arabie saoudite et l'Iran. Quelles conséquences les attaques de drones ont-elles eu sur les marchés actions ? Quelles perspectives se dessinent pour la croissance mondiale ? Igor de Maack, Gérant et porte parole de la Gestion chez DNCA Finance, partage son analyse.

La semaine a démarré avec les attaques de drones sur les infrastructures d’Aramco en Arabie Saoudite, qui ont fortement perturbé la production d’or noir et entraîné une hausse subite de plus de 10 % des cours du baril. Le conflit larvé avec l’Iran a donc pris une nouvelle dimension après les récentes perturbations créées par les arraisonnements de tankers dans le golfe d’Oman.

Pétrole et marchés actions

Cette flambée des cours du pétrole ne constitue pas une bonne nouvelle pour le consommateur européen ni pour la croissance économique mondiale. Les Etats-Unis, quant à eux, en bénéficieront puisqu’ils sont désormais des producteurs conséquents. Historiquement allié aux Etats-Unis depuis l’existence d’un pacte tacite (l’accord de Quincy), l’Arabie Saoudite apparaît bien fragilisée et enlisée dans le conflit yéménite. L’économie mondiale et les investisseurs doivent donc prendre en compte ce nouveau risque qui plane sur la croissance mondiale.

Cela n’a pas empêché les marchés actions de légèrement progresser, malgré la baisse de lundi due à la situation saoudienne. La baisse des taux de 25 points de base décidée lors de la réunion de la Fed et les interventions présentées comme « techniques » sur le marché interbancaire américain envoient un signal mixte. Alors que le consommateur américain continue d’être porté par « l’effet richesse » dans une économie sans chômage, certains indicateurs — fret ferroviaire, mises en chantier record depuis juin 2007, etc. — pourraient tout de même pointer vers un futur macro-économique plus incertain.

Quelles perspectives pour fin 2019 ?

La bulle obligataire qui s’est formée depuis dix ans — voire trente ans — va exploser. Mais une bulle n’explose qu’après une période d’ultra-optimisme. L’émission de plus de 135 milliards de dollars d’obligations investment grade en septembre 2019 peut être perçu comme un signal de cette euphorie qui précède la chute. Il ne faut pas forcément prévoir le scénario du pire. Un rééquilibrage progressif du prix des actifs peut se faire dans la durée en accompagnant un momentum économique plus faible.

La guerre commerciale que les Etats-Unis et la Chine se livrent conduit nécessairement au ralentissement de la croissance mondiale. Moins de croissance avec une résurgence de l’inflation s’avère un scénario particulièrement défavorable pour les investissements aux valorisations chères ou à rendement négatif. Les actions à forte connotation domestique européenne pourraient dès lors retrouver la faveur des investisseurs sur les prochains mois.

Igor de Maack - Vitalépargne Paris

Associé – Dirigeant

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