Marchés financiers : escadrille de bonnes nouvelles

Asset Management - Accord entre la Chine et les Etats-Unis, (presque) fin du Brexit... Cette semaine, les bonnes nouvelles pleuvent sur les marchés financiers. Assistons-nous au retour de la confiance ? Le spectre de la récession est-il vraiment écarté ? Les bulles obligataires vont-elles décroître en 2020 ? Igor de Maack, Gérant et porte parole de la Gestion chez DNCA Finance, partage son analyse.

Après l’accord entre la Chine et les Etats-Unis, c’est au tour des Européens et des Britanniques de s’être mis d’accord sur le Brexit. Ces deux accords restent encore soumis à des incertitudes : transcription rédactionnelle pour l’accord sino-américain et vote d’approbation du Parlement britannique sur le Brexit deal.

Le retour de la confiance

Feu le Président de la République française Jacques Chirac avait l’habitude de dire que « les mauvaises nouvelles volaient en escadrille ». Il semblerait que les bonnes nouvelles le puissent aussi. Depuis vendredi déjà, les marchés avaient un peu anticipé la « bonne » nouvelle sur le Brexit, tout comme ils avaient anticipé la bonne nouvelle de l’accord sino-américain la semaine précédente. Ces deux étapes pourraient être de nature à annoncer un retour, même timide, de la confiance.

L’homo socialis, décrit par le prix Nobel d’Economie Jean Tirole, a besoin de confiance pour participer au capitalisme. Un partenaire commercial s’engage dans un échange avec un autre s’il a confiance en ce dernier, et vice versa. Sans confiance — et nous le voyons bien entre les Chinois et les Américains — il est difficile voire impossible de commercer. Si la monnaie a simplifié les termes des échanges, il n’en reste pas moins important de croire dans la fiabilité de l’autre agent économique avec qui l’on traite.

Vers la fin des bulles obligataires ?

Les tarifs douaniers et le Brexit étaient clairement identifiés comme marqueurs de défiance dans le système macroéconomique mondial. S’ils n’ont pas totalement disparu, ces risques ne devraient plus dégénérer. Cela n’empêche pas le momentum économique de continuer à faiblir. Les premiers avertissements sur résultat en Europe au troisième trimestre —Publicis, Philips, Plastic Omnium, Hugo Boss, etc. — le démontrent.

Les bulles obligataires mondiales pourraient rapidement se dégonfler, si l’activité économique repartait au premier trimestre 2020. 2019 aura évité la récession, la grande crainte des investisseurs en 2018. Il reste à savoir si 2020 sonnera le rebond économique et la fin du règne des obligations sur les actions. Certains gérants en rêvent, après plus de dix-huit mois de vaches maigres sur les flux en faveur des actions européennes notamment.

Igor de Maack - Vitalépargne Paris

Associé – Dirigeant

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