Marchés financiers : Donald Trump augmente la pression sur la Chine

Asset Management - Les tensions ont repris entre les Etats-Unis et la Chine, sur fonds de coronavirus. La guerre commerciale pourrait-elle se rouvrir ? Quel impact sur les perspectives de reprise ?

Les marchés financiers persistent dans leurs rebonds haussiers mais observent une réduction de l’amplitude depuis plusieurs semaines. Les investisseurs surveilleront dans la journée le comportement du président américain envers la Chine, mais également toutes réponses de la seconde économie mondiale aux attaques du président Trump.

Spectre de la guerre commerciale

Ce dernier intensifie les critiques à l’encontre de la Chine en demandant des explications sur l’origine du virus. Selon le président américain, le coronavirus proviendrait du laboratoire P4 situé à Wuhan et non pas d’une transmission animale, comme le soutienne la grande majorité des experts médicaux mondiaux, à commencer par le docteur Fauci.

Cette attaque directe — alors que Donald Trump félicitait la Chine pour sa gestion de la crise sanitaire en début d’année — pourrait conduire à une hausse des tensions entre les deux premières puissances mondiales et surtout amener la chine à décider de mesures de représailles, liées ou non à l’accord commercial de phase 1 signé en janvier par les deux pays.

La Chine pourrait ainsi décider de ne pas se suivre cet accord et ne pas augmenter ses achats de produits américains. L’accord commercial prévoit entre autres l’augmentation des achats de produits US par la Chine à hauteur de 200 Mds$. Par ailleurs, la deuxième économie mondiale pourrait réduire ses importations de pétrole américain, ce qui serait un coup dur pour l’industrie pétrolière de la première économie mondiale, déjà sous forte pression.

Pétrole et reprise économique

Sur le marché du pétrole, alors que le WTI a atteint les 25$ pour la première fois depuis le 20 avril, lors de la décente aux enfers du prix du baril, celui-ci pourrait consolider dans la journée sur fond de prises de bénéfices mais également de doutes sur la reprise de la demande à un rythme soutenu.

Le plus grand importateur au monde, l’Arabie Saoudite, anticipe d’exporter seulement 6 millions de barils par jour en moyenne en mai, soit le plus bas en près de 10 ans. Il faut noter par ailleurs que suite aux réductions de la production décidée par l’OPEP+, l’Arabie Saoudite doit abaisser sa production à 8,5 millions de barils par jour durant les mois de mai et juin et que cela reste bien au-delà du niveau d’export anticipé.

Concernant la reprise de l’économie, les commentaires de Charles Evans, le président de la Fed de Chicago, semblent confirmer un retour lent de la croissance et un taux de chômage qui pourrait rester au-delà des 5 % d’ici la fin de l’année prochaine. Celui-ci écarte volontiers la perspective d’une reprise en V.

Ces indicateurs à surveiller

Sur les résultats d’entreprises, Walt Disney observe une chute de 63 % de son bénéfice par action. La fermeture des parcs Disney aurait coûté environ 1 milliard de dollars à la compagnie et le retour à la rentabilité de ces derniers pourrait être long. Le service de streaming lancé au T4 2019 pourrait ainsi pâtir des besoins de liquidités et des réductions de coûts probables et Netflix devrait profiter de cette faiblesse pour accélérer la croissance de ses parts de marché.

Enfin, du côté des statistiques, nous surveillerons les PMI en Europe ainsi que les créations d’emplois non agricoles publiées par l’agence privée ADP. Celles-ci sont attendues en baisse de 20,05 millions, contre une baisse de 27 000 lors de la précédente publication. Les chiffres officiels seront eux publiés ce vendredi 8 mai et devraient faire ressortir la plus importante destruction d’emplois aux Etats-Unis jamais observée, selon les données Reuters. Celles-ci sont attendues en baisse de 21,85 millions.

Vincent Boy - IG France

Analyste

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