Marchés financiers : des publications rassurantes

Asset Management - Les marchés financiers poursuivent leur « fameux retour à la moyenne ». En quête de sécurité, les investisseurs se réfugient dans les options de gestion passive. Dans ce contexte, où faut-il chercher la performance ? Igor de Maack, Gérant et porte parole de la Gestion chez DNCA Finance, partage son analyse.

La légère correction de fin de semaine ne remet pas en cause le sentiment positif émanant des nombreuses bonnes publications telles que Volkswagen, AMS ou BNP Paribas. Ces trois secteurs — automobile, semi-conducteurs et banques — sont ceux qui souffrent, depuis de longs mois déjà, de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine et de la désaffection des investisseurs pour leurs multiples peu élevés. Dans un élan moutonnier favorisé par les solutions de gestion passive, les investisseurs n’ont acheté ces dernières années qu’un certain type d’actions sans distinction véritable dans l’exercice de valorisation.

Le « retour à la moyenne » des marchés financiers

La gestion active — particulièrement celle qui privilégie l’approche value — qui ne parvient plus à attirer les flux des investisseurs se retrouve dans la situation des années 2000. A cette époque, elle n’arrivait pas à convaincre ses détracteurs que les écarts de valorisation entre certains secteurs — Internet vis à vis des entreprises traditionnels — ne correspondaient pas à la réalité micro-économique ni même aux moyennes historiques.

Les marchés fonctionnent toujours au retour à la moyenne, même si ce retour peut prendre des années voire une décennie. Depuis avril, la rotation value tente des démarrages plus ou moins convaincants. Les banques européennes paraissent le secteur le plus emblématique qui résume à lui tout seul tous les maux des économies de la zone euro de ces dernières années : régulation punitive, manque de croissance, risque politique, sanctions juridiques, taux d’intérêt trop bas. C’est pour ça qu’il faut s’y intéresser, parce que l’horizon s’est dégagé.

Chercher la performance du côté des marchés actions

Les contextes politiques — négociations sino-américaines, Brexit, élections européennes — ne semblent plus constituer des points de focalisation majeures des marchés. La macro-économie et la micro-économie reprennent leurs droits. Dans ces périodes, les investisseurs doivent revenir aux fondamentaux des valorisations et croire à ce « fameux retour à la moyenne ».

La classe d’actifs obligataire est incapable d’engendrer la performance que certaines actions proposent aujourd’hui notamment grâce à leurs dividendes généreux. Notons toutefois pour donner du grain à moudre aux fidèles défenseurs de la théorie de la stagnation séculaire que certaines publications ont aussi déçu aux Etats-Unis (Google) comme en Europe (Orange) et qu’elles peuvent expliquer des journées de bourse moins favorables.

Au final, les investisseurs retiendront tout de même qu’en ce début de mois de mai, les entreprises n’envoient toujours pas de signal de prudence sur l’environnement économique. Cela milite donc toujours pour que les marchés actions soient considérés comme de possibles sources de performance pour les prochains mois.

Igor de Maack - Vitalépargne Paris

Associé – Dirigeant

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