Marchés financiers : cap sur les valeurs américaines

Asset Management - Cet été, l'annonce de la baisse des taux de la Réserve Fédérale a eu des effets inattendus sur les marchés financiers aux Etats-Unis. Quelles perspectives s'ouvrent pour les investisseurs en valeurs américaines ? Quel impact la politique monétaire de la banque centrale va-t-elle avoir sur le versement des dividendes ? Antoine Lesné, Responsable de la Recherche et de la Stratégie de SPDR, partage son analyse.

Le jour où la Réserve fédérale a annoncé sa première baisse de taux depuis 2008, le secteur financier américain a surperformé l’indice S&P 500. Une vraie surprise puisqu’un tel mouvement de la Fed engendre traditionnellement une corrélation plutôt négative entre les taux et les marges des banques, et c’est sans parler de l’impact d’une courbe de rendement plate.

Cette réaction des marchés, ainsi que les signaux indiquant que les plus gros flux sortants — notamment sur les ETF — s’apaisent sur fond de publications de résultats positifs, nous redonne confiance dans le secteur des services financiers américains pour les mois à venir. Les valeurs financières US constituent donc l’un de nos choix sectoriels pour le troisième trimestre, comme nous avons pu l’indiquer précédemment.

De bons résultats financiers

Environ 90 % des sociétés du secteur financier de l’indice S&P 500 Financials ont publié leurs résultats du second trimestre. 80 % d’entre elles affichent de belles surprises sur leurs résultats, les bénéfices étant en moyenne de 4 % supérieurs aux attentes. Tout le secteur semble profiter de cette saison de résultats avec des publications particulièrement surprenantes pour les fournisseurs de solutions de paiement — tels que MasterCard et Capital One — ainsi que pour les fournisseurs d’indices et de données — dont S&P Global — et les sociétés de services financiers tels que Jefferies.

Notez que les actions mentionnées ne sont pas nécessairement celles de sociétés dans lesquelles SSGA a investi. Les références aux actions de certaines sociétés ne doivent pas être interprétées comme des recommandations ou des conseils en investissement. Les déclarations et opinions sont sujettes à modification à tout moment, en fonction des conditions du marché et d’autres facteurs. D’après les chiffres publiés par Bloomberg au 1er août 2019, le groupe le plus important du secteur — Banks — a également publié des résultats supérieurs aux attentes, malgré les inquiétudes suscitées par l’impact d’une courbe de rendement plate du Trésor américain sur les taux d’emprunt et de crédit.

Après la baisse des taux intervenue la semaine dernière et la persistance d’une courbe de rendement uniforme, les marges brutes des banques pourraient être sous pression. Mais les bilans des banques deviennent plus résilients, grâce à l’utilisation d’outils de couverture comme des contrats d’échange et d’options sur taux (swaps et cap/floors). La conjoncture relativement favorable tant du côté des entreprises que des consommateurs devrait continuer de soutenir les activités de crédit. Conjuguées à la vigueur des échanges au sein des autres activités financières, les prévisions de bénéfices devraient rester largement au-dessus des prévisions pour 2019.

Soyez sélectif : les US vs l’Europe

Les banques américaines sont sorties de leur seconde session d’évaluation annuelle en fonds propres en meilleure santé qu’à la fin du mois de juin. Les résultats des stress tests instaurés par la loi Dodd-Frank ont ​​révélé une amélioration des ratios pour presque toutes les banques. L’analyse et la revue globales du capital — en anglais Comprehensive capital analysis and review, aussi appelée CCAR — publié par la Réserve fédérale n’ont également révélé aucun risque significatif. Ces résultats ont des implications positives sur le versement des rendements du capital, avec des dividendes plus élevés à la clé ainsi que davantage de rachats d’actions pour les actionnaires. 

Bien que les sociétés financières américaines semblent relativement attrayantes, nous conservons quelques inquiétudes sur les perspectives des sociétés financières européennes. Malgré leurs niveaux de valorisation extrêmement bas, elles sont pénalisées par de nombreux facteurs, notamment d’ordre politique. En outre, l’environnement macro-économique est plus favorable aux transactions US, où l’assouplissement en matière de réglementation financière est d’ailleurs attendu plus tôt que n’importe où ailleurs dans le monde.

Antoine Lesné - SPDR

Responsable de l’équipe de Recherche et de Stratégie

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