Marchés financiers : au revoir et bonne chance !

Asset Management - Coronavirus, Brexit, élections américaines... L'année 2020 débute avec de nombreuses incertitudes qui pèsent sur la croissance. Quelle est la situation qui se dessine sur les marchés actions ? Quelles sont les autres opportunités d'investissement à surveiller ?

Avec une augmentation des cas d’infection de 282 à plus de 17 000 en l’espace de deux semaines, le nombre de personnes atteintes par le nouveau coronavirus dépasse désormais les chiffres enregistrés lors de l’épidémie de SRAS. En 2003, le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), qui a touché 8 100 personnes et fait 774 victimes, avait amputé la croissance de 2 % au deuxième trimestre.

Nous continuerons de suivre la situation de près. Compte tenu des répercussions de l’épidémie actuelle sur les ventes de détail et la production ainsi que de l’annulation de nombreux vols à destination de la Chine, il faut s’attendre à un réel coup de frein à la croissance, dont l’ampleur et la durée dépendront toutefois de l’évolution de la situation sanitaire. Nous restons positifs à l’égard des acteurs chinois du commerce électronique, appelés à enregistrer de solides ventes de détail à l’heure où les consommateurs sont confinés chez eux.

Actions et élections américaines

Alors que les marchés chinois étaient fermés pour le Nouvel An lunaire, les actions américaines ont atteint des niveaux records pendant la période de publication des résultats des entreprises pour le quatrième trimestre 2019. Les grands groupes technologiques ont monopolisé l’attention, puisque Amazon a rejoint le club très fermé des sociétés affichant une capitalisation boursière supérieure à 1 000 milliards de dollars, après l’annonce d’une progression de son chiffre d’affaires de plus de 20 %.

Si Apple a également fait état de chiffres satisfaisants, Facebook a déçu en raison d’un ralentissement de sa croissance. Cette semaine sera marquée par le lancement des primaires démocrates aux Etats-Unis ; premier rendez-vous électoral, le caucus de l’Iowa — pour lequel les sondages donnent Bernie Sanders en tête — se tient ce lundi. Sachant que toutes les victoires des candidats les plus progressistes, dont Elizabeth Warren et Bernie Sanders, devraient, le cas échéant, provoquer une hausse de la volatilité sur les marchés, nous avons ajouté des protections au sein des portefeuilles la semaine dernière par l’achat d’or et d’options de vente.

Brexit et opportunités immobilières

Le Royaume-Uni est sorti de l’Union européenne (UE) le 1er février. La semaine dernière, la Banque d’Angleterre (BoE) a laissé ses taux d’intérêt inchangés, tout en revoyant les perspectives économiques du pays à la baisse. Le Royaume-Uni restera dans le marché unique durant la période de transition, qui expirera le 31 décembre prochain, mais la nature de ses relations commerciales avec l’UE au-delà de cette période est tout sauf claire. Boris Johnson souhaiterait négocier un accord flexible, comparable à celui conclu avec le Canada, cependant la partie est loin d’être gagnée.

Et des accords commerciaux avantageux au-delà de l’UE comportent également leur lot de difficultés. Aujourd’hui, les Etats-Unis constituent le deuxième partenaire commercial (lointain) du Royaume-Uni, après l’UE, mais l’administration en place n’est pas connue pour sa souplesse en matière de libre-échange. Parmi les actifs britanniques, l’immobilier — qui devrait tirer profit de la défaite électorale de Jeremy Corbyn, de la correction de la livre et des prix des logements, ainsi que des flux d’investissements en provenance des marchés émergents — nous semble présenter les meilleures opportunités.

César Pérez Ruiz - Pictet Wealth Management

Directeur des investissements & CIO

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