Marchés émergents : l’écart de croissance les favorise

Asset Management - L'écart de croissance entre marchés développés et émergents offre des perspectives d'investissement intéressantes. Quels facteurs faut-il retenir en ce qui concerne les actions, les obligations et les devises émergentes ? Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM, partage son analyse.

Nous surpondérons les actifs émergents par rapport à ceux des pays développés. Alors que les économies développées continuent de ralentir, les signes d’un retour en grâce des économies émergentes se font plus clairs. L’Amérique latine continue d’accélérer. La Chine, elle, semble sortir progressivement de l’ornière, à la forte incitation des autorités monétaires et budgétaires.

Il est par ailleurs peu probable qu’une hausse importante du dollar US ne vienne peser sur ces marchés : la monnaie américaine est déjà chère et la Réserve fédérale américaine arrive au bout de son resserrement monétaire. Enfin, les valorisations des actions, des obligations et des devises émergentes se situent encore à des niveaux peu élevés.

Neutralité et prudence vis-à-vis de l’Europe et des Etats-Unis

Nous conservons notre positionnement neutre à l’égard des actions mondiales. La croissance des pays développés faiblit, et le Brexit ainsi que les négociations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine pourraient encore peser sur l’activité. Nous renforçons le secteur défensif des services aux collectivités locales et réduisons celui de l’industrie.

Nous restons prudents face aux actions américaines, le risque de nouvelles révisions à la baisse des bénéfices des entreprises par les analystes nous semble important. Nous restons neutres à l’égard des actions européennes. Les taux obligataires sont très bas et la BCE apporte son soutien aux banques et aux entreprises. Mais l’économie ralentit, le Brexit approche et les négociations commerciales avec les Etats-Unis pourraient peser sur le marché.

Pourquoi sous-pondérer les marchés du crédit ?

En conclusion, nous sous-pondérons l’ensemble des marchés du crédit, car la hausse des bénéfices des entreprises a atteint un pic et les notations de crédit se dégradent.

Frédéric Rollin - Pictet AM

Conseiller en stratégie d’investissement

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