Les marchés confrontés à un Président américain imprévisible et peu conventionnel

Asset Management - L’environnement économique est resté favorable au mois de janvier et les premières publications de résultats ont été satisfaisantes. La remontée de l’inflation devrait être passagère et ne doit pas nous inquiéter. En revanche, le contexte politique n’a pas apporté de clarté, ni aux Etats-Unis, ni en Europe.

Le potentiel d’appréciation des indices actions reste d’environ 8%. Une phase de consolidation des marchés actions a commencé.

La remontée de l’inflation était attendue aux Etats-Unis mais beaucoup moins en Europe, où elle reste faible. Elle alimente des tensions sur les marchés obligataires des pays de la zone euro les plus endettés. Faut-il déjà anticiper un retrait de la BCE qui accélèrerait la hausse des taux longs ? Cela semble bien prématuré d’autant que les pressions salariales sont plus faibles qu’aux Etats-Unis. L’inflation au sein du G7 devrait se stabiliser au cours du 2ème trimestre, sauf en cas de dérapage, lié à une politique économique menée en dépit du bon sens aux Etats-Unis. Pour l’instant, en tout cas, la Réserve Fédérale reste très attentiste.

En revanche, le contexte politique n’a pas apporté de clarté. Il reste difficile de juger ce que sera la présidence de Donald Trump même si ses premiers actes confirment les grands axes de sa politique. La tonalité de « préférence nationale » laisse une impression de malaise à de nombreux observateurs. Quant aux mesures économiques positives les plus attendues, elles sont peu abordées et le rythme législatif est plus lent que celui du Président. Après des débuts fracassants, soit Donald Trump commence à moduler ses positions protectionnistes, soit les investisseurs finiront par prendre leurs distances. Le Président devra apprendre à se confronter à la réalité et il faut bien que cela commence un jour. Le succès de sa politique est à ce prix.

En attendant d’être rassurée sur le devenir de la conjoncture américaine, l’Europe reste exposée à ses errements politiques, en France où l’issue de l’élection présidentielle redevient incertaine et au Royaume-Uni où le Parlement semble s’orienter vers un vote favorable à l’activation du Brexit. La position « volontariste » adoptée par le Premier Ministre anglais semble peu conciliable avec celle de l’Union Européenne et cela promet une longue période de négociations peu favorable à l’activité et aux décisions d’investissement.

Le potentiel d’appréciation des indices actions reste d’environ 8%. Après une hausse coordonnée des actions, des matières premières, du dollar et des taux longs depuis plusieurs mois, les investisseurs, qui ont fait preuve de beaucoup d’optimisme, aimeraient voir la concrétisation de leurs attentes aux Etats-Unis. Ils risquent d’être déçus à court terme.

Une phase de consolidation des marchés actions a commencé. Une baisse des indices de 3 à 5% dans les prochaines semaines constituerait un bon point d’entrée pour surpondérer les actions américaines et européennes. Le bon comportement des actions émergentes ne doit pas faire oublier leur vulnérabilité à moyen terme.