Marchés actions : Etats-Unis, catacli-ISM ?

Asset Management - Fin 2019, l'économie américaine fait grise mine. Résultat, les investisseurs délaissent les actifs risqués sur les marchés actions. Quelles sont les conséquences de cette conjoncture sur les marchés financiers à travers le monde ? Quelles perspectives se dessinent en Europe et en Asie ? César Pérez Ruiz, Directeur des investissements & CIO de Pictet Wealth Management, partage son analyse.

Après la publication aux Etats-Unis d’un indice ISM morose dans le secteur manufacturier, les chiffres décevants annoncés la semaine dernière sur le front des services et des créations d’emplois ont entraîné une correction des actions américaines. Voyant la première économie mondiale à son tour touchée par la vague de ralentissement — qui a déferlé d’abord sur l’Europe, puis sur la Chine — les investisseurs se sont détournés des actifs risqués.

Difficultés américaines

Les obligations d’Etat en ont profité, avec à la clé une contraction des rendements des emprunts du Trésor américain. Les marchés actions d’Asie et d’Europe se sont également inscrits en baisse. De son côté, Washington a ajouté l’Europe à sa liste noire des partenaires commerciaux et frappé de droits de douane de 25 % toute une série de biens en provenance de l’Union européenne (UE), des vêtements aux fromages.

Le nouvel accès de faiblesse de l’économie américaine pourrait toutefois contraindre Donald Trump à signer un accord commercial — ou du moins une trêve — avec la Chine lors des négociations prévues cette semaine, s’il entend éviter un fléchissement conjoncturel au moment de se lancer de plain-pied dans sa campagne de réélection.

Vers un Brexit avec accord

Au pays du Brexit, la possibilité de voir le Parti unioniste démocrate accepter le plan proposé par Boris Johnson concernant la frontière irlandaise donne des raisons d’être optimiste. S’assurer de soutiens au sein du Parlement britannique constitue — a minima — une première étape nécessaire pour le Premier ministre s’il entend sceller un accord sur le Brexit.

Obtenir le consentement de l’UE sera une autre paire de manches. Des fuites relayées la semaine dernière laissent penser que Boris Johnson demandera une extension du délai de sortie au-delà du 31 octobre. Des compromis seront de toute façon nécessaires de part et d’autre, mais un accord paraît plus probable aujourd’hui qu’il y a une semaine, raison pour laquelle nous avons relevé notre position en actions britanniques à neutre il y a quelques semaines.

Quid de l’économie chinoise ?

La République populaire de Chine a célébré son 70e anniversaire, comme Bruce Springsteen. L’économie chinoise — aujourd’hui deuxième économie mondiale — a connu un processus de développement impressionnant et agité au cours des 70 dernières années. Alors que les craintes liées au ralentissement de la croissance du pays s’intensifient, les indices des directeurs d’achat (PMI) chinois pour septembre ont surpris à la hausse.

Ils suggèrent la possibilité d’un modeste rebond au quatrième trimestre. Compte tenu des difficultés significatives auxquelles l’économie de la Chine reste confrontée, nous maintenons nos prévisions de croissance pour 2019 à 6,3 % dans l’attente de données réelles confirmant une embellie.

César Pérez Ruiz - Pictet Wealth Management

Directeur des investissements & CIO

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