Marchés actions : coronavirus, on dirait le SRAS

Asset Management - Le nombre de personnes souffrant du coronavirus continue d'augmenter chaque jour. Pendant ce temps, les marchés boursiers semblent pouvoir atteindre de nouveaux records. Comment l’expliquer ? L'éclairage de Johannes Müller, Responsable de la recherche macro chez DWS.

Les marchés boursiers courent à nouveau après les records. Cela peut être quelque peu surprenant étant donné que le nombre de cas d’infections par le coronavirus ne cesse d’augmenter, et que nous ne pouvons que deviner quels seront les effets négatifs sur l’économie mondiale.

D’une part, il convient d’évaluer les implications directes, notamment pour l’économie chinoise. L’imposition de congés obligatoires, l’interdiction de voyager et la mise en quarantaine de régions entières ont un fort effet négatif sur l’activité au premier trimestre. D’autre part, les prévisions sont compliquées par les chaînes d’approvisionnement transfrontalières, qui peuvent entraîner des réductions de production en raison d’un manque de produits intermédiaires importés de Chine.

Hausse des marchés actions

Pourtant, les marchés actions continuent de progresser. Pour comprendre ce phénomène, il suffit de jeter un œil sur la crise du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) en 2003. Comme le montre le graphique ci-dessous, l’indice Hang Seng — qui était à l’époque le plus proche de l’épicentre de la maladie — a atteint son niveau le plus bas à la fin du mois d’avril, quelques jours seulement avant la date à laquelle le nombre de nouvelles infections quotidiennes signalées a commencé à diminuer.

Une comparaison avec l’épidémie actuelle de coronavirus montre un schéma presque identique : le creux a été atteint fin janvier pour de nombreux indices, tandis que le nombre de nouvelles infections signalées quotidiennement a atteint son maximum le 5 février. Les marchés ont donc presque exactement suivi le scénario de 2003.

Quelle position adopter ?

Comme nous l’avons souligné le 29 janvier dernier, nous préconisons toujours une position prudente. Toutefois, il est probablement trop tôt pour donner le feu vert, car le virus continue de se propager. Le nombre de cas signalés a été révisé de façon surprenante à 14 800 ce jeudi 13 février.

C’est officiellement justifié par un changement des méthodes de diagnostic. Cela constitue aussi un avertissement : nous ignorons encore toute l’étendue de l’épidémie. En outre, comme nous l’avons déjà mentionné, le préjudice économique ne peut pas encore être pleinement évalué. 

Johannes Müller - DWS

Responsable de la Recherche Macro

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