Marchés actions : Chine et Brexit au Royaume-Uni, l’optimisme revient

Asset Management - Les marchés actions mondiaux connaissent un regain d'optimisme cette semaine. Pendant que la Chine et Donald Trump continuent à négocier, le risque d'un Brexit sans accord s'éloigne au Royaume-Uni. César Pérez Ruiz, Head of Investments & CIO chez Pictet Wealth Management, partage son analyse hebdomadaire des marchés boursiers.

Les actions chinoises se sont distinguées la semaine dernière, portées par un regain d’optimisme autour des négociations commerciales entre Pékin et Washington et la décision de MSCI d’augmenter graduellement le facteur d’inclusion des actions chinoises A au sein de ses indices, de 5% actuellement à 20% en 2019.

Les tensions s’apaisent entre la Chine et les Etats-Unis

La pondération de la Chine dans l’indice MSCI Emerging Market passera ainsi à 3,3% en novembre, contre 0,71% aujourd’hui, avec à la clé des afflux de capitaux vers les actions domestiques chinoises pouvant atteindre jusqu’à 125 milliards de dollars cette année.

Les marchés ont bien accueilli la nouvelle, malgré le fléchissement des statistiques macroéconomiques chinoises, suggérant une nouvelle décélération de l’économie au premier trimestre, sur fond de détérioration des indicateurs dans le secteur manufacturier. 

Sous les effets conjugués des mesures de relance adoptées par le gouvernement chinois et de la détermination du président Trump à parvenir à un accord commercial, les marchés chinois devraient tirer leur épingle du jeu cette année, raison pour laquelle nous avons ajouté des actions chinoises au sein des portefeuilles.

Le risque d’un Brexit sans accord s’éloigne

Les marchés ont vu dans les prises de positions de certains politiques britanniques un risque décroissant de Brexit sans accord à la fin du mois de mars. En l’espace de 24 heures, le chef du parti travailliste Jeremy Corbyn a confirmé le soutien à un deuxième référendum et Theresa May s’est engagée à organiser de nouveaux votes.

Si elle n’obtient pas l’accord du Parlement le 12 mars prochain, la Première ministre britannique demandera aux députés de se prononcer dès le 13 mars sur une sortie sans accord puis, en cas de refus, elle proposera un vote le 14 mars sur une possible extension de l’Article 50.

Les marchés se sont félicités de cette annonce : les gilts ont enregistré un fort mouvement de vente, tandis que la livre s’envolait face à l’euro pour atteindre des niveaux que l’on n’avait plus observés depuis 2017. Du côté des actions, l’indice FTSE 250, axé sur le marché domestique, s’est inscrit en légère hausse. Une sortie sans accord devrait être évitée. Nous continuons néanmoins de sous-pondérer les actions britanniques, l’impact négatif de ce climat d’incertitude sur l’investissement dans le secteur manufacturier au Royaume-Uni étant d’ores et déjà visible.

Faible impact des risques géopolitiques sur les marchés

L’actualité sur le front géopolitique a donné lieu à quelques surprises la semaine dernière, avec une rapide escalade des tensions entre l’Inde et le Pakistan, retombées toutefois vendredi dernier après la libération d’un pilote indien par ce dernier. Plus à l’est encore, le sommet de Hanoï entre la Corée du Nord et les Etats-Unis s’est achevé prématurément jeudi, les négociations ayant apparemment piétiné.

Les marchés n’en ont pas fait grand cas et les actions sont restées orientées à la hausse, à la faveur de résultats et de prévisions meilleurs qu’attendu. Nous en avons profité pour prendre des bénéfices sur les actions mondiales et réinvestir une partie du produit de la vente dans des obligations émergentes en monnaies locales.

César Pérez Ruiz - Pictet Wealth Management

Directeur des investissements & CIO

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