Marchés actions : Les 4 risques du Brésil

Asset Management - Taux d’intérêts, BRL, révision à la baisse des bénéfices, éléctions... Quels sont les principaux risques au Brésil ?

Hausse de taux du SELIC

Il est difficile de prévoir si la banque centrale sera forcée d’agir tels que ses homologues d’Ankara ou de Buenos Aires. Plutôt de relever les taux d’intérêt, la BCB devrait déployer ses ressources de chance et ainsi conserver les taux comme dernière ligne de défense. Inutile de préciser que le pays se trouve au sein d’un contexte plus qu’incertain, où il est donc plus aisé de supposer que la devise continuera de s’affaiblir.

D’une part car les entreprises demandent davantage de couverture, d’autre part car les fonds locaux suivent un mouvement (maintenant aggravé par les étrangers qui comparent le BRL à l4ARS au TRY). Les prévisions à l’égard des taux d’intérêts s’empirent à cause des prix extrêmes, le ralentissement de la croissance économique et le comportement récent de la BC.

BRL (Réal brésilien)

Selon le président du BCB (Banque centrale du Brésil), Ilan Goldfajn, la banque centrale intensifiera ses interventions sur le marché des changes afin de réduire la volatilité et corriger les éventuels dysfonctionnements en offrant $20 Md supplémentaire de contrat de swap de change supplémentaire d’ici la fin de la semaine prochaine. Il a aussi indiqué que le Banque Centrale du Brésil atteindra un niveau record de swap (près de 115Md$).

En cas de nécessité, Goldfajn a aussi cité d’autres instruments connexes tels que les enchères de lignes et l’appui des réserves de change du Brésil. Le président de la BCB a également insisté sur le fait que sa politique monétaire ne réagirait pas forcément à l’évolution du taux de change et continuerait d’être guidée par les prévisions de l’inflation, les anticipations et l’équilibre des risques. Goldfajn n’exclut pas la possibilité d’une réunion extraordinaire du Copom.

À la suite d’une dépréciation du BRL, la Banque Centrale a récemment mis aux enchères un swap de change additionnel de 40,000 contrats (2Md$), en sus des $750M qu’elle a vendu aux enchères quotidiennement depuis la mi-mai. La devise a clôturé la journée sur une valeur de BRL 3,91/USD. N’oublions pas que le BRL est une devise liquide qui est donc facilement vendu à découvert et ayant un taux local historiquement très bas. Le BRL n’est donc pas si coûteux (des investisseurs vendent à découvert le BRL afin de se protéger contre les baisses des devises des autres marchés émergeants).

Une réduction des bénéfices

La vue structurelle que nous avions du Brésil, le pays ayant, le plus gros delta en termes de croissance du PIB en 2017-2018 (2%) parmi toutes les économies émergentes. Ce n’est plus vraiment le cas depuis la déclinaison du PIB car cela a des conséquences dans la progression des bénéfices. À ce stade, l’évaluation du consensuelle sur les bénéfices s’établissent à 36% pour 2018 et à 12% pour 2019. En mai, il y a eu une révision à la baisse de 10% m/m sur les bénéfices qui a malheureusement gommé la hausse observée en mars et avril.

Cette baisse a été observée principalement dans le secteur de l’énergie. Dans une certaine mesure, la révision à la baisse enregistrée pour l’année 2018 pourrait être quelque peu atténué par une hausse anticipée en 2019. Tout d’abord, en raison d’un effet de base mais surtout par le fait que nous continuons à voir l’économie brésilienne dans une phase de récupération, même si elle est plus lente. Nous pensons encore que le niveau des taux d’intérêt (6,5%) est stimulant.

Élections en octobre

D’après les informations dont nous disposons à présent, il semble difficile de réaliser des prédictions. Lorsque nous avons interrogé les locaux à ce sujet, eux-mêmes n’avaient aucune idée de l’issue de ces élections et nous répondent un inlassable « je n’en sais rien ». Notre surprise a été de taille lorsque, arrivés à Rio, nous avons débuté notre discussion d’usage avec notre chauffeur de taxi. En effet, ce dernier nous a révélé que Lula était encore très apprécié à travers le pays et qu’il était perçu comme le politicien le moins corrompu.

À ce stade, les sondages indiquent que la préférence des électeurs se dirige vers les candidats contestataires au pouvoir actuel. Nous pensons que les sondages ne vont pas empirer de manière considérable. Malheureusement, si les chiffres des sondages restent tels qu’ils sont à l’approche des élections, les prix auront tendance à se détériorer. Néanmoins, il est important de noter que plusieurs investisseurs ne croient pas en la victoire centriste.

N’oublions pas également la coupe du monde. Inutile de préciser que la majorité des hauts dirigeants brésiliens seront en Russie pendant que les citoyens brésiliens seront en face de leur télévision à toute heure du jour et de la nuit, même durant leur temps de travail. Il en va de même pour l’Argentine ce qui veut dire pas de vente de bière et pas de shopping…