L’environnement est favorable à la hausse des actions. Cette embellie est-elle durable ?

Asset Management - Pour l’instant, peu de voyants sont au rouge. La bonne tenue des indices américains trouble les investisseurs qui s’inquiètent de l’absence de correction. Pourtant, l’activité économique mondiale reste bien orientée, l’inflation se modère et ceci est favorable aux marchés financiers. Les niveaux de valorisation sont élevés aux Etats-Unis mais ce seul critère n’a jamais été décisif pour déclencher des marchés baissiers. Les risques de consolidation demeurent, peut-être à l’approche de l’été, mais les catalyseurs d’un marché baissier nous semblent encore absents. Dans ce contexte, comme les risques politiques propres à notre zone s’estompent, les actions européennes et de la zone euro disposent d’un potentiel de rattrapage qui n’est pas épuisé. Toute correction offrira des occasions de se renforcer.

Les marchés actions ont fait une pause au mois de mai, sauf aux Etats-Unis où ils ont atteint de nouveaux records grâce aux grandes valeurs technologiques notamment. Mais la baisse du dollar a pénalisé les placements hors zone Euro.

Cette baisse de la devise est alimentée par plusieurs facteurs : le risque Trump, les évolutions de l’inflation, les anticipations de taux d’intérêt et le retour en grâce de la zone euro auprès des investisseurs.

Donald Trump ne se normalise pas. Outre les risques de destitution qu’il encourt à terme, son attitude vis-à-vis des partenaires de son pays choque toujours. Mais ses gesticulations n’inquiètent plus guère. Mieux, les menaces de protectionnisme ont reculé ! Et en cas de destitution, son vice-président serait beaucoup plus apprécié que lui !

En revanche, qu’en est-il des réformes fiscales et des plans de relance ? Les marchés n’y croient plus guère et ont enfourché d’autres thèmes d’investissement. Tout ceci pèse sur le dollar car la hausse des taux sera moins rapide que prévu, d’autant que l’inflation a également reflué. Dans le même temps, la confiance revient en zone euro, ce qui pourrait amener la BCE à adopter un ton un peu moins conciliant. A court terme, nous n’y croyons pas mais cela renforce l’euro.

Les perspectives économiques restent bonnes, sans surchauffe, ni risque de retour en récession ou en déflation. Les entreprises voient leurs chiffres d’affaires et leurs résultats croitre à nouveau. Les prévisions des analystes restent orientées à la hausse. Les réunions de la BCE, le 8 juin, et de la FED, le 14 juin, ne devraient pas obscurcir ce panorama.

A l’approche de l’été, les marchés actions affichent des performances proches de 10% et parfois les dépassent (France, Espagne, Pays Bas). Parallèlement, malgré deux mois de rebond, les performances des produits de taux sont assez décevantes. Cette embellie des bourses est-elle durable ?

Les catalyseurs potentiels de l’arrêt du marché haussier américain sont bien connus : durcissement trop prononcé de la FED, forte hausse des taux longs, rechute en récession, bulle spéculative sur les actions. Mais ces conditions ne sont pas encore réunies.

La volatilité des marchés financiers est très faible. Les actions américaines, assez chères, continuent à s’apprécier. Certains indicateurs techniques délivrent des messages de prudence, que l’on ne peut pas ignorer complétement.

Nous assistons à une poussée d’optimisme qui devrait permettre aux marchés américains de surmonter les corrections passagères et aux autres marchés de poursuivre leur rattrapage. Ce rebond est justifié par le retard du cycle économique européen ou par le rebond de l’activité dans les pays émergents.

Les risques politiques semblent avoir peu de prise sur les Bourses. La perspective d’élections anticipées en Italie ne diffuse pas d’inquiétude sur la zone euro. Restent les risques géopolitiques (Corée, Iran, Russie, attentats…) déjà présents, dont les marchés s’émeuvent peu.

Si la tendance haussière se maintient, elle peut néanmoins être interrompue brièvement à chaque déception économique ou politique (enlisement législatif aux Etats-Unis ou nouvelle menace de destitution du Président Trump). Mais les corrections des bourses sont très brèves et peu appuyées.