La BCE en première ligne pour soutenir l’Eurozone en 2015 mais aussi en 2016

Asset Management - L’inflation est basse, les rendements obligataires sont négatifs et la croissance mondiale ralentit. Cependant les choses sont en train de changer. Analyse

Demain, jeudi 3 décembre, M. Draghi dissipera les spéculations actuelles autour de la poursuite des mesures de Quantitative Easing par la BCE. Il est également probable qu’elle abaisse ses perspectives de croissance économique sur la période 2016-2017. Au vu de l’ampleur de l’assouplissement monétaire déjà en place ainsi que les mesures à venir  – rallongement de la durée du programme de rachat massif d’actifs,  ajouts de classes d’actifs éligibles aux rachats de la BCE, réduction des taux d’intérêts qui pourraient les mener dans le négatif – il est clair que l’économie de l’Eurozone n’est pas en bonne santé, malgré une amélioration de la confiance des consommateurs.

Les tendances claires se détachent dans l’environnement macroéconomique européens non sans conséquences pour les investisseurs obligataires. D’abord, la pression accrue pour l’euro à parité avec le dollar américain pourrait potentiellement devenir réalité. Ensuite, l’action de la BCE soutiendra certainement les rendements des titres à long terme mais les obligations gouvernementales ne gagneront pas en valeur étant donnés leurs faibles rendements. Enfin, une réduction supplémentaire des taux de dépôt de la BCE pourrait avoir un impact négatif sur la profitabilité des banques puisque les marges nettes d’intérêt se resserrent avec les taux négatifs. Les sociétés d’assurance-vie feront l’objet de pressions supplémentaires dans un environnement qui n’offrira pas toujours de rendements réels positifs pour des actifs non risqués.

La FED, la banque centrale de la plus grande économie au monde pourrait être sur le point de relever ses taux en décembre, ce qui aurait un impact sur toutes les classes d’actifs. Ainsi en 2016, les 3 facteurs les plus importants à garder à l’esprit en tant qu’investisseur obligataire seront : le niveau de hausse des salaires que l’économie pourra supporter, les effets de base des prix du pétrole et le resserrement quantitatif (Quantitative Tightening).

Dans ce contexte, plusieurs facteurs clés doivent être pris en en compte pour 2016 sur les marchés obligataires : la divergence entre l’Europe et les Etats-Unis ainsi que l’impact de celle-ci sur le dollar américain, la croissance des salaires entre les Etats-Unis et les Royaume-Uni et son implication pour les Banques Centrales, l’inflation et en particulier comment les pays développés flirtent avec la déflation, le resserrement quantitatif et son impact sur les rendements des bonds du Trésor américain, les valorisations améliorées des obligations d’entreprises soutenues par les spreads de crédit sur les rendements investment grade et high yield ainsi que les rendements faibles voire négatifs des obligations gouvernementales, et pour finir la peur et l’aversion vis-à-vis des obligations des marchés émergents.

Jim Leaviss - M&G Investments

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