Des investisseurs tiraillés entre le ralentissement conjoncturel et l’action de la Fed

Asset Management - Pénalisées par les hésitations des investisseurs entre deux forces antagonistes, les obligations et les matières premières ont été malmenées en juin.

Les matières premières ont souffert du ralentissement des perspectives économiques mondiales, reflété par le fléchissement des indicateurs économiques et des indices des surprises économiques. L’économie américaine, notamment, a marqué le pas, contribuant à une baisse du dollar de 1% sur le mois, portant le repli du billet vert depuis le début de l’année à 5%.

De leur côté, les marchés obligataires réagissent aux échos toujours plus offensifs en provenance des banques centrales. Le message de la Fed semble ainsi indiquer qu’en dépit des récentes statistiques et des résultats des enquêtes conjoncturelles aux Etats-Unis, la banque centrale va poursuivre le retrait de son programme d’assouplissement quantitatif et procéder à un nouveau relèvement des taux en décembre. Quant à la BCE, son changement de ton soudain après la publication de statistiques économiques robustes, en dépit de pressions inflationnistes toujours timides, a suscité une surprise plus grande encore.

Le cours du pétrole a encore perdu 4,6% sur le mois, portant son repli sur l’année à 17,4%. Dans l’ensemble, les matières premières ont fléchi de 1,9%. soit une baisse de 10,2% sur 2017.

Dans les obligations d’Etat, les bons du Trésor américain ont affiché une évolution quasiment neutre sur le mois, parvenant toutefois à conserver un gain de 2% sur l’année. Les emprunts de la zone euro ont cédé 0,5% en juin. La plus forte baisse est venue des gilts britanniques, avec un recul de 2% imputable au ton plus offensif de la BoE.

Les actions ont dégagé une performance mitigée. Soutenu par la faiblesse du dollar, le marché américain a gagné 0,6%, tandis que le raffermissement de la livre et de l’euro pénalisait les actions britanniques et européennes, qui ont terminé le mois en baisse de 2,5%. En termes sectoriels, l’énergie a sous-performé, cédant 2% sur la période, tandis que la consommation de base, les télécommunications et les services aux collectivités plongeaient, dans le sillage du fléchissement des obligations. La santé et les financières, en revanche, se sont bien comportées.

Les marchés obligataires émergents ont dégagé des performances contrastées en juin, les émissions en monnaies locales gagnant du terrain, tandis que la dette en dollars accusait un léger repli.

Frédéric Rollin - Pictet AM

Conseiller en stratégie d’investissement

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