Guerre commerciale : pas de remise en cause des marchés émergents pour les investisseurs

Asset Management - Les tensions économiques entre les États-Unis et la Chine devraient s’intensifier cette année. En revanche, une guerre commerciale totale sera sans doute évitée et, à long terme, les investisseurs avertis pourront potentiellement tirer parti de la situation.

Les relations entre les deux grandes puissances se sont à nouveaux tendues le 22 mars, lorsque les États-Unis ont annoncé leur volonté d’imposer de nouvelles sanctions à la Chine, reprochant à Pékin de porter atteinte au droit de la propriété intellectuelle des entreprises américaines.

Les droits de douane imposés à la Chine par les États-Unis, essentiellement sur les importations d’acier et d’aluminium, pourraient par conséquent atteindre 60 milliards de dollars. Ils risquent d’aggraver des relations déjà compliquées, et d’alimenter les craintes concernant une guerre commerciale totale entre les deux pays qui affecteraient les entreprises de part et d’autre. La Chine a réagi en décrétant des sanctions qui pourraient s’appliquer à des produits américains à hauteur de 3 milliards de dollars.

Les marchés mondiaux ont eux aussi déjà réagi et les principaux indices ont chuté de façon significative. Pour les investisseurs, la réaction à court terme des marchés pourrait donc constituer un point d’entrée attrayant.

Il faut ajouter qu’une guerre commerciale déclenchée par les États-Unis pourrait stimuler trois programmes en cours liés aux échanges commerciaux.

Le premier d’entre eux est le partenariat économique régional global (Regional Comprehensive Economic Partnership – RCEP), qui est un nouvel accord d’échange multilatéral entre les pays d’Asie encouragé par la Chine, et qui concerne l’Inde, le Japon, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud et les membres de l’ASEAN. À eux seuls, ces pays représentent près de 40 % du commerce mondial.

Le deuxième concerne la construction, par la Chine, d’infrastructures visant à faciliter les échanges dans le cadre du projet de nouvelle route de la soie (One Belt, One Road), qui concernera 65 pays.

Le dernier est l’Accord de partenariat transpacifique (TPP), qui avait été négocié par le gouvernement de Barack Obama puis rejeté par la Maison blanche l’année dernière, et qui se poursuit malgré l’absence des États-Unis. Les onze autres pays, dont le Mexique, le Pérou, le Chili et la Malaisie qui appartiennent à l’univers émergent, vont de l’avant malgré tout.

S’agissant de la Chine, il faut privilégier clairement certaines catégories d’entreprises qui sont exposées à l’économie domestique, et plus particulièrement à la classe moyenne émergente.

À plus long terme, il faut favoriser les entreprises qui bénéficient de la politique du Président Xi Jinping, le « rêve chinois » : les entreprises du secteur de l’environnement, dont l’activité est centrée sur la propreté de l’air et de l’eau, et celles du secteur des services qui s’efforcent de réduire le temps d’attente et les coûts.

Ainsi, les secteurs à éviter sont ceux qui appartiennent à l’économie traditionnelle : les industries lourdes fortement endettées, qui génèrent une pollution importante et affichent généralement de faibles marges.