Guerre commerciale : armistice ou cessez-le-feu ?

Asset Management - La semaine dernière, les Etats-Unis et la Chine ont signé l'accord commercial de « phase 1 ». La guerre commerciale touche-t-elle réellement à sa fin ? Quelle sera la prochaine étape des négociations entre les deux pays ? Julien-Pierre Nouen, Directeur des études économiques et de la gestion diversifiée chez Lazard Frères Gestion, partage son analyse.

C’est fait. Près de deux ans après le début de la guerre commerciale, les Etats-Unis et la Chine ont signé, le 15 janvier dernier, un accord commercial partiel. Cet accord de 96 pages — disponible sur le site du Bureau du représentant au commerce américain — comprend plusieurs volet.

Le plus concret porte sur l’engagement de la Chine à augmenter ses importations de biens et services américains de 200 milliards de dollars (Mds USD) en deux ans par rapport à leur niveau de 2017. La répartition des achats prévoit une hausse des importations de produits manufacturés (78 Mds USD), d’énergie (38 Mds USD) et de produits agricoles (32 Mds USD).

Guerre commerciale : armistice ou cessez-le-feu ?

Quel avenir pour cet accord ?

L’augmentation des importations chinoises en provenance des Etats-Unis voulue par l’accord correspond à un quasi doublement de celles-ci en très peu de temps, posant la question de la crédibilité d’un tel objectif. Les observateurs s’accordent à dire que celui-ci est atteignable mais que cela ne sera pas chose aisée.

L’exécution de cette promesse est donc sujette à caution — comme les autres — et les deux pays pourraient alors reprendre les hostilités. D’autant que la deuxième phase des négociations pourrait s’avérer délicate, portant sur certains sujets sensibles comme les subventions publiques aux entreprises chinoises.

Vers moins d’incertitudes

Cela dit, en attendant la relève des compteurs et le début de la deuxième phase des négociations, le calendrier étant encore incertain, le risque d’une nouvelle escalade des tensions a diminué. Cette réduction des incertitudes commerciales devrait contribuer à une nette amélioration de la conjoncture dans le secteur manufacturier au cours des prochain mois, principale zone de faiblesse de l’économie mondiale.

Julien-Pierre Nouen - Lazard Frères Gestion

Directeur des études économiques et de la gestion diversifiée

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