Etats-Unis : taux de participation à l’emploi au plus haut grâce aux femmes

Asset Management - L'emploi se porte bien aux Etats-Unis. Depuis 7 ans, le taux de participation est au plus haut grâce aux femmes. Comment expliquer cette tendance américaine ? Comment le marché du travail va-t-il évoluer au pays de l'Oncle Sam ? Julien-Pierre Nouen, Directeur des études économiques et de la gestion diversifiée chez Lazard Frères Gestion, partage son analyse.

L’année 2020 a commencé de bonne manière pour l’économie américaine avec un chiffre élevé de créations d’emplois, 206 000. Sur les six derniers mois, 36 % d’emplois en plus ont été créés, relativement aux six premiers mois de l’année 2019.

Taux de chômage et vieillissement

Le taux de chômage remonte un peu, mais cela s’explique par une remontée du taux de participation, qui atteint son niveau le plus élevé depuis début 2013 à 63,4 %. Pour rappel, le taux de participation se calcule en convertissant le nombre de personnes dans la main d’œuvre en pourcentage de la population en âge de travailler.

Ce chiffre reste très en dessous des niveaux qui prévalaient avant 2007, mais il est à rapporter à la population en âge de travailler. Aux Etats-Unis, cela veut dire toute personne de plus de 16 ans. Le vieillissement de la population entraîne donc une baisse tendancielle de ce ratio. Si l’on regarde la tranche 25 à 54 ans — celle dont le taux d’activité est le plus élevé — le chiffre est de 83,1 % soit le plus haut depuis 2008, encore un peu en dessous du plus haut historique de 2000 à 84 %.

Etats-Unis : taux de participation à l'emploi au plus haut grâce aux femmes

Retour des femmes à l’emploi

Comme le montre le graphique ci-dessus, la remontée depuis 2015 doit beaucoup aux femmes dont le taux de participation est passé de 74 % à 77 %. Ce mouvement représente environ les trois quarts de la remontée du taux de participation par rapport à ce point bas. En revanche, la dynamique du taux de participation des hommes est moins favorable avec une remontée d’environ 0,5 point sur les dernières années.

Pour les femmes, le taux de participation a retrouvé les points hauts de 2000, ce qui est loin d’être le cas pour les hommes. La tendance va-t-elle se poursuivre ? L’exemple japonais peut laisser penser que ce sera le cas, d’autant que les secteurs créateurs d’emplois sur les dernières années sont généralement plus féminisés. En revanche, les conséquences et les causes de la stagnation relative du taux de participation des hommes constituent un réel enjeu pour l’économie américaine.

Julien-Pierre Nouen - Lazard Frères Gestion

Directeur des études économiques et de la gestion diversifiée

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