Des marchés techniques

Asset Management - Depuis la Grande Correction de février, les marchés sont entrés dans une phase technique, volatile et incertaine. Ils viennent régulièrement tester des niveaux et supports dont les chartistes raffolent : 1,25 pour l'euro/dollar, 70 dollars pour le pétrole et 2,9-3% pour les emprunts d'Etat américains à dix ans.

Les données fondamentales restent bonnes également aux Etats-Unis où même la Fed a avoué être surprise par l’ampleur de l’effet de la réforme fiscale.

La construction résidentielle y affiche en janvier une bonne croissance (+9,7% sur les mises en chantier) et les enquêtes sur le climat des affaires enregistrent aussi des niveaux satisfaisants en février sur les deux composantes (industrie et services). Les chiffres d’inflation très (trop ?) longuement commentés ne sont pas encore effrayants mais un peu partout dans le monde les thématiques du pricing power et de la pénurie de matières et de main d’œuvre résonnent de plus en plus. La véritable entrée en piste du banquier central américain Powell alimente les doutes et les questions des investisseurs. Powell est d’abord dans l’imaginaire collectif, le nom du général américain qui remporta la victoire dans la première guerre du Golfe. Le banquier central reprendra-t-il à son compte la doctrine de force écrasante chère à son homonyme en se montrant très agressif ?

Sa conférence mercredi prochain pourrait donner une première réponse aux investisseurs sur la vitesse de normalisation et donc des hausses de taux de la Fed : 3 ou 4 sont les chiffres qui circulent actuellement pour 2018. Le premier des risques à contenir pour lui sera celui de la surchauffe potentielle de l’économie américaine. Pour la première fois depuis longtemps, l’Europe fait moins peur que les Etats-Unis. Depuis le début de l’année, les flux son nettement en faveur des actions européennes au détriment des actions américaines. En effet, les investisseurs ont retiré 22 Md$ des actions américaines alors qu’ils ont investi 15 Md$ dans les actions européennes. Souhaitons que la date du 4 mars (élections italiennes et vote interne du SPD en Allemagne sur l’accord de coalition) ne vienne pas inverser cette tendance favorable.

Igor de Maack - Vitalépargne Paris

Associé – Dirigeant

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