Croissance 2017 : le Royaume-Uni et les Etats-Unis, déception sans drame

Asset Management - Si en Europe, le temps est à l’accélération de la croissance, au Royaume, celle-ci décélère. Par ailleurs, la croissance américaine du 4e trimestre est décevante. 

Royaume-Uni, un lent atterrissage

Selon l’estimation préliminaire de l’Office National de Statistiques (ONS), en 2017, le PIB a augmenté de 1,8 % contre 1,9 % en 2016. Pour le seul quatrième trimestre, sa progression est de 0,5 %. Pour le dernier trimestre, l’activité a été soutenue par les secteurs des services et de l’industrie, compensant une nouvelle chute dans la construction.

Etats-Unis, pas si mal mais pourrait mieux faire

La croissance du 4e trimestre aurait atteint 2,6 % quand elle était attendue à +2,9 %. Elle est en recul par rapport au 3e trimestre qui s’était soldé par un gain de 3,2 %.

Les dépenses réelles de consommation sont ressorties en croissance de 3,8 %, soit un taux plus élevé qu’escompté. La hausse du dernier trimestre est la plus forte de ces trois dernières années. Au 3e trimestre, ces dépenses avaient progressé de 2,2 %. Sur l’ensemble de l’année 2017, la croissance américaine a été estimée à 2,3 %, ce qui représente tout de même une nette accélération par rapport à l’expansion timide d’1,5 % observée en 2016. Il convient, en outre, d’être assez prudent car les premières évaluations donnent lieu au fil des semaines à des ajustements assez importants.

La croissance du dernier trimestre provient tout à la fois de la consommation qui représente deux tiers du PIB et de l’investissement. L’augmentation de la première a été de 3,8 % correspond à la plus forte accélération enregistrée lors de ces trois dernières années. Les ménages américains ont puisé dans leur épargne pour accroître leurs dépenses. L’épargne des ménages est tombée à 384,4 milliards de dollars au quatrième trimestre, contre 478,3 milliards sur les trois mois précédents. Le taux d’épargne s’est ainsi replié à 2,6 % contre 3,3 % précédemment.

L’investissement a quant à lui progressé de 11,4 %

Cette hausse est en partie la conséquence des annonces fiscales du président américain. L’industrie pétrolière, un acteur important en matière d’investissement, renoue avec l’investissement du fait de la progression des cours du pétrole et de la politique de dérégulation de Donald Trump.

La croissance au quatrième trimestre a pâti de la contribution négative du commerce extérieur. Dans un contexte d’accélération, les importations américaines ont progressé en rythme annualisé de 13,9 %, ce qui est le plus taux enregistré depuis 7 ans. Les exportations ont augmenté moins vite ; les échanges extérieurs ont ainsi amputé la croissance de 1,13 point de pourcentage. L’autre explication du résultat moyen du dernier trimestre provient de la diminution des stocks qui a pesé sur la production.

Au cours du 4e trimestre, l’indice des prix des dépenses de consommation personnelles a progressé de 1,9 % contre 1,3 % durant la période précédente, ce qui est de bon augure pour l’inflation à venir qui devrait se rapprocher de la cible des 2 %.

Pour 2018, la croissance est attendue en forte hausse autour de 3 % aidée en cela par la réforme fiscale et la bonne tenue de l’économie mondiale. La baisse du dollar pourrait, par ailleurs, favoriser l’atteinte de ce taux surtout si le cours du baril restait durablement au-dessus de 70 dollars.

Louis Launoy

Senior Manager Alpha FMC France

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