Crise sanitaire : des nouvelles rassurantes

Asset Management - Entre deuxième vague et espoir d'un vaccin, les marchés financiers suivent de près la reprise économique. Quels scénarios se dessinent pour les Etats-Unis et l'Europe ? Quelles positions les banques centrales adoptent-elles ? L'analyse de César Perez Ruiz, responsable des investissements et CIO chez Pictet Wealth Management.

La fin de l’incertitude électorale et la nouvelle réjouissante d’un vaccin contre le Covid-19 ont permis à l’indice PMI Composite américain d’enregistrer sa plus forte hausse depuis plus de 5 ans en novembre. À l’inverse, le PMI Composite pour la zone euro s’est replié en territoire négatif sur fond de reconfinement.

Mais même aux États-Unis, le rebond de la consommation des ménages ralentit et la confiance des ménages s’érode car le pays est confronté à une recrudescence des contaminations au coronavirus, alors même que les aides financières accordées aux ménages mises en place lors de la première vague de la pandémie prennent progressivement fin.

Etats-Unis, le vaccin ou la relance ?

Alors qu’elle semble ralentir dans certains pays d’Europe, la pandémie continue à se propager aux États-Unis. Nous pensons donc que l’activité économique américaine pourrait accuser un temps de retard sur l’activité économique européenne, tant lors de la phase de contraction que lors de la reprise.

Dès lors, un nouveau plan de relance américain serait plus que bienvenu pour maintenir la dynamique économique jusqu’à la distribution des vaccins. Néanmoins, la perspective d’un vaccin imminent contre le Covid-19 signifie que la perspective d’un plan de relance de grande ampleur est de moins en moins probable, et c’est là un élément que les marchés, particulièrement optimistes, doivent prendre en considération.

Janet Yellen, une arrivée de bon augure

En l’état actuel des choses, le scénario probable d’un Congrès divisé et d’un plan de relance au rabais signifie qu’il incombera une fois de plus à la Fed de faire le plus gros du travail pour permettre à l’économie américaine de retrouver le chemin d’une croissance durable. La nomination de l’ancienne présidente de la Fed Janet Yellen comme secrétaire au Trésor est donc une bonne nouvelle en ce qu’elle représente un choix consensuel qui facilitera les relations entre l’administration Biden et la Fed.

Janet Yellen affiche un manque d’expérience en matière de relations commerciales internationales mais sa nomination est l’une de celles qui indiquent un retour à une politique américaine plus conventionnelle. Soucieux de trouver des alliés pour contrer l’influence de la Chine, le nouveau gouvernement devrait davantage soigner ses relations avec l’Europe.

Banques centrales, piliers de la reprise

En Europe, la Banque centrale européenne (BCE) pourrait intervenir prochainement pour doper une reprise économique qui s’essouffle : elle pourrait notamment augmenter de 500 milliards d’euros ses achats d’actifs face à la pandémie et d’autres mesures ne sont pas exclues.

Globalement, les banques centrales continuent à jouer leur rôle en matière de politique économique, permettant aux marchés à haut risque de poursuivre sur leur bonne lancée. Nous attendons de voir si la BCE lève l’interdiction des distributions de dividendes pour les banques les plus solides de la zone euro.

César Pérez Ruiz - Pictet Wealth Management

Directeur des investissements & CIO

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