Coronavirus : croisons les doigts pour les prestataires de services

Asset Management - Jusqu'à présent, le secteur des services s'est révélé être un pionnier pour l'ensemble de l'économie. Mais le coronavirus menace de ralentir sa croissance. L'éclairage de Johannes Müller, Responsable de la recherche macro chez DWS.

Depuis plusieurs trimestres, l’économie avance à deux régimes. L’industrie et la production manufacturière ont progressé à faible allure. Depuis le milieu de l’année 2018, leur cours est entravé par le conflit commercial, la baisse de la demande en automobiles, l’affaiblissement des commandes de biens d’équipement et le Brexit. Le secteur des services qui progressait à vive allure, a connu une tout autre histoire.

Coup de fouet dans l’industrie

Les deux rythmes différents se reflètent également dans les indicateurs de tendance. Prenez par exemple les indices des directeurs d’achat (PMI), comme le montre le graphique ci-dessous. La solidité du secteur des services a empêché de nombreuses économies de glisser vers la récession — y compris l’Allemagne — où le secteur industriel a un poids supérieur à la moyenne.

Une amélioration du climat dans le secteur industriel est évidente depuis plusieurs mois. La demande croissante en automobiles et la trêve commerciale entre les États-Unis et la Chine ont certainement contribué à cette amélioration. Il y a donc eu un coup de fouet au début de l’année.

Coronavirus : croisons les doigts pour les prestataires de services

Coronavirus et services

Mais au lieu de voir le secteur industriel suivre la cadence plus rapide des prestataires de services, nous craignons maintenant que ce soit exactement le contraire qui se produise, avec des prestataires de services qui suivent le rythme du secteur industriel et ralentissent.

Le coronavirus s’avère avoir jeté des grains de sable dans les rouages de l’économie mondiale. De nombreux prestataires de services ont été gravement touchés. Les compagnies aériennes, le tourisme, la gastronomie, les organisations culturelles et sportives ne sont que les victimes les plus évidentes.

En attendant les entreprises…

Les données économiques publiées jusqu’à présent montrent déjà les premiers signes d’un ralentissement en Extrême-Orient. La première semaine de mars devrait être particulièrement déterminante pour le reste du monde.

Les enquêtes sur la confiance des entreprises qui seront alors publiées devraient donner une meilleure idée de l’impact des prestataires de services sur l’économie mondiale. En tout état de cause, l’industrie ne devrait pas maintenir l’élan de sa récente accélération.

Johannes Müller - DWS

Responsable de la Recherche Macro

Voir tous les articles de Johannes