La consolidation a restauré un bon potentiel d’appréciation des indices actions de la zone Euro

Asset Management - De nombreux doutes reviennent troubler les esprits des investisseurs. Des inquiétudes un peu excessives et souvent prématurées. Les incertitudes devraient diminuer progressivement. En Europe, la consolidation semble proche de son terme. Elle se fait dans de bonnes conditions, sans remettre en cause la tendance haussière en place depuis l’été dernier. Elle a restauré un potentiel d’appréciation des indices actions de la zone Euro d’environ 8% à fin décembre et 12% à horizon d’un an et pourrait déboucher sur une nouvelle étape de hausse pendant l’été.

Le mois de juin s’est achevé sur une note mitigée pour les actions. Le rattrapage des actions européennes s’est essoufflé. Le comportement des Bourses américaines est devenu plus hésitant. Après plusieurs semaines de hausse des marchés dans le calme et la sérénité, les doutes reviennent troubler les esprits des investisseurs. Les interrogations sont multiples.

Le recul récent de l’inflation était attendu mais la baisse des prix du pétrole et l’absence de fortes tensions salariales font craindre une amplification de celui-ci. Le retour de la déflation n’est pas d’actualité. Mais le repli de l’inflation réduit la croissance nominale (en volume et en prix) qui conditionne elle-même l’activité des entreprises. Pour l’instant, il est vrai que les pressions inflationnistes sont faibles.

Les évolutions erratiques des prix du pétrole font l’objet de commentaires incessants, peu rassurants, qui alimentent la volatilité des cours.

La reprise du scénario de 2015/2016 semble peu probable. L’OPEP ne veut pas d’un effondrement des cours et la hausse de la production américaine a également des limites. Par ailleurs, des analyses contradictoires font douter des signaux de modération de la demande aux Etats-Unis ou de l’ampleur de la hausse des stocks. Une stabilisation des cours puis une légère reprise devraient intervenir.

Ce contexte de modération inflationniste avait alimenté une baisse des taux d’intérêt à 10 ans depuis le début de l’année aux Etats-Unis et en Allemagne. Dans le même temps, le durcissement des politiques monétaires, réel aux Etats-Unis ou anticipé en Europe, faisait remonter les taux d’intérêt à 2 ans. Or, cet « aplatissement de la courbe des taux » peut devenir annonciateur de ralentissement économique quand l’écart entre les taux à 2 ans et à 10 ans devient négatif. Nous en sommes loin mais le doute était présent.

De surcroit, les Banques Centrales américaine, européenne et anglaise viennent d’évoquer en même temps leur intention de réduire leur soutien monétaire. 

La FED devrait augmenter ses taux encore une fois en automne et annoncer la réduction de la taille de son bilan : elle achètera moins d’obligations. La BCE devrait également annoncer à l’automne une nouvelle réduction de ses achats d’actifs. La Banque d’Angleterre commence à se poser les mêmes questions. La réaction immédiate a été une forte remontée des taux à 10 ans allemands et américains car les investisseurs ont été pris à contrepied. Pire, certains s’étonnent des décisions des Banques Centrales alors que l’inflation faiblit. Ne seraient-elles pas en train de sur-réagir, menaçant la croissance ?

A ces incertitudes venaient s’ajouter les doutes sur la pérennité de la croissance américaine. Après un 1er trimestre mou, l’activité semblait montrer des signes de faiblesse en mai et en juin. Comme le cycle de croissance américain atteint sa 9ème année, les interrogations sont légitimes d’autant que les promesses de stimulus de Donald Trump semblent s’enliser au Congrès. Enfin, quelques signaux sont manifestes comme la baisse des ventes automobiles ou la diminution de la distribution des crédits. En contrepartie, la consommation des ménages reste robuste, alimentée par la hausse raisonnable des revenus et le dynamisme des créations d’emplois. Honnêtement, les risques de ralentissement prononcé sont très faibles à court terme et les tous derniers indices ISM publiés sont rassurants. Par ailleurs, l’activité reste très bien orientée en Europe et celle des pays émergents est stable quoique très contrastée selon les pays. En résumé, l’activité mondiale ne donne aucun signe de faiblesse à court terme.

Inquiétudes sur la valorisation des actions et les risques de bulles financières aux Etats-Unis

Depuis quelques semaines, les titres des grandes sociétés technologiques américaines, qui avaient assuré une bonne part de la hausse des indices, font l’objet de prises de bénéfices parfois appuyées mais assez bien absorbées. Ceci met en évidence la valorisation indéniablement élevée de certaines sociétés sur la base d’une très forte croissance des profits futurs. Cela peut rappeler les années 1999/2000. Mais plusieurs études montrent que cette cherté bien que réelle, reste relativement limitée à certains titres et que le marché dans son ensemble n’a pas atteint heureusement les valorisations atteintes lors des bulles précédentes. Il faut néanmoins garder à l’esprit que les valeurs les plus chères seront en risque si les taux d’intérêt dérapaient franchement à la hausse, ce qui n’est pas encore le cas.

Faut-il s’inquiéter du retour des excès d’endettement signalés dans certains compartiments ? (crédits automobiles, crédits étudiants). Oui bien sûr mais il faut les relativiser. Leur masse n’atteint pas celle des crédits immobiliers lors que la crise des sub-prime de 2007/2008. Par ailleurs, la situation de l’endettement semble beaucoup mieux suivie par la Fed, qui désire aussi remonter les taux pour contrôler ce risque grandissant.