Chômage : le taux peut-il augmenter en raison de la pandémie de coronavirus ?

Asset Management - Les mesures de relance adoptées en réponse à la pandémie de coronavirus sont sans précédent. Toutefois, une récession semble inévitable. Qui devra finalement en payer le prix ? Le taux de chômage va-t-il augmenter à cause du coronavirus ? L'éclairage de Christian Scherrmann, économiste pour les États-Unis chez DWS.

Les premières retombées commencent à se faire sentir. Nous commençons à cerner plus précisément la manière dont les responsables de la politique budgétaire et monétaire aux États-Unis et ailleurs réagissent à la crise du coronavirus. Dans les prochains jours, nous allons probablement nous concentrer sur l’évolution du marché du travail américain. Les demandes d’allocation-chômage, les taux d’activité et bien sûr les taux de chômage correspondront sur le plan économique aux taux de contamination à venir.

L’augmentation des demandes initiales d’allocations de chômage de 280 000 à 3,2 millions en une semaine donne une indication des problèmes à venir. Si l’histoire peut servir d’exemple, nous savons que le chômage n’est pas seulement tributaire de la force de contraction de l’activité économique en période de récession. Le délai nécessaire pour que la croissance redevienne enfin positive est généralement un autre facteur important.

Chômage : le taux peut-il augmenter en raison de la pandémie de coronavirus ?
« Augmentation du taux de chômage en points de pourcentage selon la durée de la récession en mois » – Source : DWS

Vers une reprise rapide ?

Le graphique ci-dessus compare la relation entre la durée d’une récession et l’augmentation du taux de chômage pendant cette période. Nous pensons que le pire sera probablement terminé pour l’économie américaine dans une période relativement courte. Cela s’explique en partie par le fait que les réactions politiques ont été exceptionnellement rapides et décisives.

Cela pourrait ouvrir la voie à une reprise, qui pourrait aussi être relativement rapide. Si tel est le cas, l’histoire suggère une augmentation plutôt modérée du taux de chômage une fois la crise terminée par rapport aux niveaux d’avant crise.

Encore des jours difficiles…

Bien entendu, les chiffres annoncés au début pourraient encore être impressionnants dans les jours ou les semaines à venir. Après tout, ce choc particulier frappe à la fois l’offre et la demande. Toutefois, nous vous conseillons de ne pas sur-interpréter les données préliminaires ou partielles, et encore moins les données anecdotiques.

En fin de compte, tout dépend du temps qu’il faudra pour revenir à la normale — et de la manière dont la nouvelle « normale » pourrait être différente de l’ancienne, notamment en termes de composition sectorielle de l’emploi ou de niveaux de salaire des professions pertinentes pour le système et des professions moins pertinentes.

Christian Scherrmann - DWS

Economiste US

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