Bourse : il va falloir apprendre à vivre avec une volatilité plus élevée

Asset Management - La bourse américaine a clôturé la séance d’hier en hausse (+1,74% pour le S&P 500). En Asie, ce matin, l’ouverture des bourses s’est faite à la hausse, mais les indices glissent depuis. A 08h00, le Japon a fini en territoire positif, mais la Chine est en baisse. On a envie de dire, même si évidemment le diagnostic appelle confirmation, que l’analyse d’une correction boursière, sur fond de valorisation généreuse et de positionnement parfois extrême et ne remettant pas en cause une tendance haussière, trouve ici une première confirmation.

L’élément sans doute le plus nouveau à intégrer au regard porté sur les développements de marché attendus pour les prochains mois est un changement de régime de la volatilité (le VIX par exemple pour ce qui est du marché actions aux Etats-Unis). La reconnaissance par les investisseurs qu’on est en train de passer d’une époque à l’autre en matière de réglage monétaire en est la principale raison : moins d’accommodement et moins de lisibilité. Dans le sillage de cette prise de conscience, les questionnements sur le moment de la fin de la phase haussière en cours du cycle vont devenir progressivement plus nombreux. S’il va falloir apprendre à vivre avec une volatilité plus élevée, une hausse de celle-ci n’est pas incompatible avec une tendance boursière haussière. L’exemple américain de la deuxième moitié des années 90 le montre.

Si on revient sur l’environnement de marché, le déclencheur de la correction boursière est venu outre-Atlantique principalement le long de la filière allant de l’inflation aux taux longs, en passant par la politique monétaire. A un moment, la hausse des taux longs a servi de catalyseur au retournement de la psychologie des marchés. Comment ne pas alors considérer que l’inflation aux Etats-Unis est aujourd’hui la principale variable économique à suivre pour prendre la mesure des évolutions à venir de l’ambiance de marché ? Celle-ci va-t-elle se renforcer, au point de forcer la Fed à en faire plus en termes de remontée de son taux directeur, avec à la clé plus de pressions haussières sur les taux longs, un repli des indices actions et in fine un durcissement des conditions financières préjudiciable à une poursuite de la croissance économique ?

Il y a sans doute deux regards à avoir pour ce qui est de l’inflation : un objectif et l’autre plus subjectif

Commençons par le regard objectif. Il peut tenir en deux points. D’abord, qu’il s’agisse des anticipations inflationnistes exprimées par le marché ou de la dynamique des prix à la consommation, force est de reconnaître que les niveaux actuels d’inflation restent en retrait par rapport à ceux prévalant avant la « grande récession ». En la matière, la normalisation n’est que timidement en marche. Ce caractère partiel apparaîtrait encore plus prononcé si on retirait le poste logement.

Ensuite, l’inflation ne repartira que dans la mesure où les coûts salariaux unitaires se mettent à accélérer. Pour ce faire, il faudrait que la hausse des salaires casse le « plafond d’airain » constitué de la somme des gains de productivité et de l’inflation observée. Cela n’a jamais été le cas depuis le début du siècle.

Passons au regard plus subjectif ; c’est-à-dire à la façon dont le marché va suivre cette question de l’inflation. En fait celui-ci va sans doute être attentif aux surprises en matière d’inflation. Elles ont été plutôt négatives au cours des dernières années ; vont-elles se repositionner en territoire positif ? Il y a ici quelque chose qu’il faudra suivre de près.

 

 

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