BCE : à quoi s’attendre pour la réunion de juillet 2021 ?

Asset Management - La Banque centrale européenne (BCE) tiendra sa réunion mensuelle ce jeudi 22 juillet. A quelles décisions les investisseurs peuvent-ils s'attendre ? Explications avec Erick Muller, Directeur produits et Stratégie d'investissement chez Muzinich & Co.

Nous pensons que la réunion de juillet de la Banque centrale européenne (BCE) sera importante. Elle intégrera la nouvelle formulation de l’objectif d’inflation issue de la Revue stratégique, qui est passée d’un objectif de « inférieur mais proche de 2 % » à un objectif symétrique de 2 %. Nous ne voyons pas de changement dans l’orientation monétaire.

Cet objectif symétrique guide les actions de la BCE depuis un certain temps. Cependant, une nouvelle formulation de cette orientation devrait s’accompagner de changements des termes d’orientation ajustés à la fois sur les taux directeurs et sur le programme d’achat d’urgence en cas de pandémie (PEPP).

Eviter le choc de liquidités

Un changement de forward guidance sur les taux directeurs ou du PEPP devrait certainement être adapté aux nouvelles prévisions des services de la BCE, qui ne seront communiquées que lors de la réunion de septembre.

C’est pourquoi nous ne nous attendons pas à une action en soi lors de la réunion de juillet 2021. Cependant, les acteurs du marché seront particulièrement attentifs au débat sur ce qui suivra lorsque le PEPP prendra fin en mars 2022 ou un peu plus tard.

Pour éviter un douloureux choc de liquidités, il sera difficile d’arrêter le PEPP sans renforcer le programme actuel d’achat d’actifs (APP) qui s’élève actuellement à 20 milliards d’euros par mois. D’un autre côté, certains diront que la nature « urgente » du PEPP aura probablement disparu d’ici là.

Trajectoire de l’inflation

Nous pensons que la persistance d’un écart d’inflation par rapport à la tendance long terme dans les prévisions à venir est cohérente avec le maintien par la BCE d’une injection de liquidités avec un APP rajeuni pendant la phase de récupération de la pandémie. Cela peut prendre plusieurs formes.

Il est probable que la BCE souhaite conserver la flexibilité du PEPP dans son nouveau programme, car elle sert l’argument de la proportionnalité et de l’action ciblée. Selon nous, le marché anticipe un message dovish de la part de la présidente Christine Lagarde, sur la base d’une plus grande incertitude sur le cycle de croissance.

Ceci en raison de la vague de la variante Delta de Covid et des restrictions de mobilité qui en découlent, ou de l’impact comportemental de la progression des contaminations, ainsi que sur la détermination de la BCE à attendre davantage d’informations sur la trajectoire de l’inflation au cours du second semestre de l’année.

Erick Muller - Muzinich & Co.

Directeur produits et Stratégie d'investissement

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