Allemagne : une lueur d’espoir au niveau de l’industrie

Asset Management - L'été dernier, la publication des indicateurs PMI n'incitait pas à l'optimisme. Ils indiquaient un écart inhabituel avec le reste de l'économie. En octobre 2019, le PMI manufacturier montre un léger rebond. Est-ce le signe d'un retour en grâce de l'industrie allemande ? Julien-Pierre Nouen, Directeur des études économiques et de la gestion diversifiée chez Lazard Frères Gestion, partage son analyse.

Le PMI manufacturier — en anglais Purchasing Managers Index, indicateur de confiance qui synthétise les résultats des enquêtes menées auprès des directeurs d’achats des entreprises — a affiché un très léger rebond en octobre 2019, par rapport au point bas de septembre. L’indicateur à 42,1 reste cependant très nettement en territoire de contraction — une
valeur supérieure à 50 indique un sentiment positif dans le secteur concerné — sur des niveaux qu’il n’avait pas connus depuis 2009.

En revanche, la publication des données sur les commandes de biens manufacturés de septembre 2019 envoie un message un peu plus favorable, avec une croissance de 1,3 % sur le mois. Hors éléments volatils, cette progression s’élève même à 1,5 % grâce à une stabilisation au cours des mois précédents à des niveaux qui prévalaient en 2015-2016. Les commandes de biens d’investissement contribuent nettement à ce mouvement.

Premier signes d’un renouveau ?

La nouvelle baisse de la production industrielle en septembre crée un réel risque d’un chiffre de croissance négatif au troisième trimestre, après la baisse du deuxième trimestre. Si la composante nouvelles commandes de l’indice PMI reste très basse, nous avons pu observer en octobre un rebond plus marqué de la mesure de commandes dans l’indice IFO — un indice qui montre l’évolution des conditions économiques en Allemagne.

L’amélioration des perspectives sur le Brexit, avec une moindre probabilité de sortie sans accord, et sur la guerre commerciale, avec la probabilité grandissante d’un accord entre les Etats-Unis et la Chine, pourraient renforcer ce mouvement. La stabilisation de l’activité dans le secteur manufacturier — dont le rebond des commandes pourrait être le premier signe — constituerait une très bonne nouvelle pour l’économie allemande.

Julien-Pierre Nouen - Lazard Frères Gestion

Directeur des études économiques et de la gestion diversifiée

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