Alerte sur l’écosystème boursier européen : l’érosion de la cote se confirme

Asset Management - Pour la troisième année consécutive, le panorama européen des petites et moyennes capitalisations (Small et Mid cap) de La Financière de l’Echiquier (LFDE) et l’Institut de recherche MiddleNext analyse les grandes tendances de l’écosystème boursier européen, ses dynamiques et ses enjeux.

Les segments Small et Mid affichent une très nette surperformance économique et boursière sur les Large, et l’inversion des niveaux de volatilité des Small/Mids et des Large s’accentue année après année.

Après deux ans d’interruption, la chute du nombre de sociétés cotées a repris : entre 2007 et 2016, pas moins de 851 sociétés ont quitté la cote. En particulier, les petites valeurs poursuivent leur baisse en poids et en nombre (-20% ces dix dernières années) ; un constat inquiétant pour l’avenir de l’écosystème tout entier.

Les tendances observées au niveau global se retrouvent dans la plupart des pays européens, en particulier dans les grands : la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne voient leur univers s’appauvrir, faute de renouvellement par la base. Des initiatives locales démontrent que des dispositifs permettent de soutenir les plus petites capitalisations. Un pays fait figure d’exemple : la Suède, qui voit le nombre de sociétés augmenter de 74% sur la période 2006-2016. L’entrée en vigueur de MIFID 2 devrait contribuer à renforcer davantage encore la concentration des flux vers un nombre restreint d’acteurs globaux.

L’assèchement de la bourse européenne par la racine est un réel sujet d’inquiétude qu’il faut prendre à bras-le-corps sans plus tarder. De nombreuses solutions existent, comme le prouvent le succès de plusieurs initiatives locales formidables : la Suède ou l’Italie, par exemple, ont su faire preuve de créativité pour orienter davantage l’épargne vers l’économie locale. Plus largement, le développement d’un cadre réglementaire et fiscal européen spécifique à l’investissement dans les entreprises cotées serait bénéfique aux investisseurs comme à l’ensemble de l’écosystème économique européen.

La mise en œuvre de MIFID 2 devrait avoir pour principale conséquence de réduire drastiquement l’offre de recherche sur les small cap, mettant en danger les modèles économiques de nos sociétés de bourse locales. Sans recherche pour le porter, le vivier de petites entreprises européennes risque de s’assécher plus rapidement encore. L’enjeu est vital pour les jeunes pousses françaises, sur lesquelles repose l’avenir de tout l’écosystème. Stabiliser la réglementation et l’orienter en leur faveur est crucial.

Didier Le Menestrel

Président de La Financière de l’Echiquier

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