Actions américaines ou européennes, lesquelles privilégier dans une poche actions ?

Asset Management - La correction que les marchés viennent de subir a focalisé l’attention des investisseurs sur deux thèmes, l’un fondamental ; l’inflation et l’autre plus technique ; la volatilité en tant qu’actif à part entière.

Ces deux sujets en ont complètement occulté un autre pourtant fondamental : les publications de résultat d’entreprises pour le T4 qui clôture l’année 2017. Si l’on devait ne retenir qu’une seule chose à leur sujet, c’est qu’elles ont été de bonne facture tant au niveau des données passées que des « guidelines ».

Aux Etats-Unis, les effets de la réforme fiscale « Trump » se matérialisent déjà dans les prévisions des analystes. Depuis le début de l’année, ils ont revu en quelques semaines leurs anticipations de bénéfices plus haut de 6% pour 2018, passant d’une hausse de +10% à +16.4% pour les entreprises du S&P500 sur l’année à venir.

En Europe les données sont moins exceptionnelles mais restent encourageantes néanmoins, le consensus table par exemple sur une hausse d’environ 9% des bénéfices pour les grands indices européens.

Théoriquement, si les multiples de valorisation restent inchangés, les performances des indices devraient égaler les hausses de bénéfices pour l’année à venir, c’est-à-dire +9% en Europe et +16% aux Etats-Unis. Mais à l’épreuve de la pratique, les modèles théoriques financiers sont souvent pris à défaut. Pourquoi ? Parce que la condition du « toutes choses égales par ailleurs » n’est jamais vérifiée. Dans notre cas elle sera bousculée, par l’impact de la confiance des investisseurs, par des conditions économiques changeantes, par la parité euro dollar…

Même si les entreprises américaines semblent offrir des perspectives plus attractives que leurs semblables européennes en termes de bénéfices à attendre, il ne faut pas oublier que les valorisations sont sensiblement plus chères en termes absolu et relatif, que la prime de risque qu’elles offrent par rapport au taux d’Etat 10 ans est deux fois inférieure, et que le cycle américain est bien plus mature que le cycle européen. Tout ceci nous amène à privilégier les actions de la zone euro dans nos allocations, avec une préférence pour celles qui pourraient bénéficier d’une prolongation de hausse des taux.

Clément Inbona - LFDE

Gérant analyste

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