2018 sera-t-elle une année aussi exceptionnelle que 2017 ?

Asset Management - 2017 restera une année exceptionnelle avec des performances positives sur toutes les classes d’actifs, actions en tête, et une volatilité très faible, à la faveur de la baisse du risque politique et du retour d’une croissance synchronisée au niveau mondial. Mais qu'en sera-t-il en 2018 ?

En 2018, la croissance du PIB mondial pourrait approcher les 4%, un rythme jamais atteint depuis 2011. La hausse modérée de l’inflation attendue dans les économies développées devrait, par ailleurs, compenser une légère baisse de l’inflation dans les marchés émergents. De plus, l’environnement de croissance et d’inflation est en adéquation avec la fin progressive des politiques monétaires exceptionnelles menées ces dernières années.

Bilan 2017 : l’environnement économique

L’économie mondiale a bouclé en 2017 sa huitième année d’expansion. Désormais l’accélération de l’activité mondiale prend appui à la fois sur la dynamique des économies développées et sur l’amélioration de la conjoncture dans les économies émergentes qui ont bénéficié du retour des capitaux étrangers, de la baisse de l’inflation et de la détente de leurs politiques monétaires.

Longtemps à la peine, la croissance européenne n’a cessé de surprendre au cours de l’année 2017, toujours soutenue par la politique monétaire très accommodante de la Banque centrale européenne (BCE). La dissipation du risque politique au gré des élections nationales, en particulier après l’élection d’Emmanuel Macron, a permis à l’investissement de repartir de l’avant.

Après avoir touché un point bas au milieu de 2016, la croissance américaine a accéléré de manière continue en 2017, soutenue par une consommation solide du fait de la bonne situation des ménages américains. Bien qu’agitée, la première année de la Présidence de Donald Trump n’a pas entraîné de rupture majeure en matière de politique économique.

Les « Abenomics » semblent, enfin, commencer à porter leurs fruits. L’embellie économique a été déclenchée par la reprise du commerce mondial, la faiblesse du yen ayant permis à l’archipel de profiter pleinement du rebond des échanges.

Au cours de l’année 2017, les pays émergents ont profité du retour des capitaux étrangers dans un mouvement général de recherche de rendements et de dissipation du risque protectionniste. Les effets positifs sur leurs devises ont pesé sur l’inflation importée ouvrant la voie à un assouplissement des politiques monétaires dans certains pays (Brésil, Russie, Inde, Indonésie).

Les marchés de taux et crédit

Si la Fed et la BoE ont procédé à des hausses de taux directeurs en 2017, la liquidité globale émise par les banques centrales a globalement continué d’augmenter sur l’année, limitant toujours une remontée des taux longs.

Face à l’accélération de la croissance en zone euro, la BCE a, quant à elle, progressivement préparé les marchés à une réduction de son programme d’assouplissement quantitatif courant 2018.

Malgré trois hausses de taux de la Réserve fédérale, une réduction de son bilan et un « tapering » de la BCE, les taux ne sont toujours pas repartis clairement à la hausse. L’obligataire souverain sous-performe les autres classes d’actifs, avec des performances qui ne sont toutefois pas aussi négatives qu’anticipé en début d’année.

Sur le marché de la dette corporate en zone euro, le bilan de l’année est une nouvelle fois nettement positif, avec une surperformance des financières et du High Yield.

Les marchés actions

Les scrutins à risque aux Pays-Bas et en France, les négociations compliquées sur le « Brexit », les scandales à répétition à Washington et les missiles nord-coréens survolant le Japon n’ont eu que des impacts ponctuels et limités sur les marchés actions. Au total, les places boursières internationales ont vécu une année 2017 particulièrement faste, soutenues par l’accélération de la croissance. Les marchés émergents ont dominé les débats, mais Wall Street a affiché des records avec une progression quasi continue sur l’année. Les marchés actions européens font moins bien, mais ont tout de même affiché une progression à deux chiffres en 2017.

Perspectives 2018 : le scénario économique

Quelle croissance ? Aviva Investors anticipe une croissance du PIB mondial qui pourrait approcher des 4% en 2018, un rythme jamais atteint depuis 2011. La hausse modérée de l’inflation attendue dans les économies développées devrait compenser une légère baisse de l’inflation dans les marchés émergents. L’environnement de croissance et d’inflation est en adéquation avec la fin progressive des politiques monétaires exceptionnelles menées ces dernières années.

Quelles politiques monétaires ? La hausse des taux de la Réserve Fédérale américaine devrait se poursuivre, avec trois hausses prévues en 2018. Le programme de rachats d’actifs devrait prendre fin en septembre 2018 dans la zone euro, et il est possible que la Banque du Japon revoie sa politique de contrôle de la courbe des taux, si l’inflation sous-jacente dépasse 1%. Aviva Investors pense que le marché continue à sous-évaluer le rythme des hausses de taux de la Réserve fédérale et des primes de terme aux États-Unis.